L'énigme de la marge

Pour la FCD (Fédération du commerce et de la distribution) le prix d'une pêche va pour un tiers à l'agriculteur, un tiers au conditionneur (emballage), et un tiers à la grande surface.

Précisément, après enquête dans les enseignes, la FCD estime que 66% du prix final va à l'achat par la grande surface des pêches emballées (rémunérant ainsi agriculteur et conditionneur), 5% au transport vers sa centrale d'achat et 29% au magasin.

Cette marge brute de 29% paie la TVA (5,5% du prix final), la perte (fruits abîmés, 5% du prix final), la logistique, la livraison aux magasins (5%) ainsi que des frais de magasins (manutention...).

L'hypermarché garde au final une marge nette d'"environ 3%" sur les fruits et légumes, a précisé Jérôme Bédier, président de la FCD, "ce qui est un peu supérieur aux 1% à 2% de marge nette sur les autres produits", indique-t-il, reconnaissant aussi que certains magasins "margent" parfois un peu plus.

"Mais, quel que soit le cours du fruit, notre marge reste généralement semblable: je préfère même des cours plus élevés", affirme-t-il, ajoutant que "la rémunération des agriculteurs ne dépend pas de nos marges".

La distribution estime aussi qu'elle ne "fait" pas le cours des fruits, lié à l'état du marché et à l'export, car elle n'achète que 37% de la production.

Les agriculteurs font, eux, un tout autre calcul: pour la FNSEA, qui a réalisé des relevés de prix tout l'été, sur un prix moyen de la pêche de 2,2 euros/kilo cet été, 45 centimes soit 20% vont à l'agriculteur, 20% au conditionneur et 60% à la grande surface.

Sur ces 45 centimes, l'agriculteur doit payer ses frais, notamment la main d'oeuvre pour la récolte qui peut représenter la moitié du coût de revient.

Autre paramètre, le cours de la pêche française est beaucoup plus élevé que dans les pays voisins, à cause probablement du coût de main d'oeuvre supérieur. Selon la FCD, la pêche jaune française (Languedoc, Provence) était à 1,50 euro le kilo en juin, 0,99 en juillet et 0,93 en août, contre une pêche espagnole à 0,93 en juin et 0,65 euro en juillet.

L'Espagne et l'Italie concurrencent d'ailleurs la pêche française à l'export, ce qui fait baisser le cours en France, souligne la FCD.

En juillet, quand le cours des pêches françaises est tombé en dessous du coût de revient des agriculteurs, les distributeurs ont accepté sous la pression des producteurs de les payer 20% de plus, avec un critère de qualité.

Cela aurait pu calmer la colère des agriculteurs, mais d'une part ils estiment que les distributeurs ne l'ont pas bien appliqué, d'autre part le Conseil de la Concurrence a jugé mercredi cet accord contraire aux règles de la concurrence, donc impossible à étendre à d'autres secteurs.


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