"Le Grain de l'avenir" ou l'agriculture racontée aux citadins par José Bové

Le but de ce livre est de permettre au lecteur de devenir "consomm'acteur d'un débat dont il a été trop longtemps écarté", annonce l'introduction.

Les citadins savent-ils ainsi qu'ils achètent souvent trois fois leur eau (au réseau public, par l'impôt sur la dépollution des cours d'eau, et en bouteilles d'eau minérale quand elle n'est pas potable) ou que des mélanges de goûts dans les petits pots pour bébés peuvent "introduire des perversions gustatives graves".

"Il faut que l'habitant des villes comprenne que le combat pour la qualité est le sien", affirment les auteurs, avant que "la disparition progressive des paysans ne fasse totalement passer l'agriculture aux mains d'un système agro-chimique et agro-industriel qui finirait de tuer les diversités".

Il faut donc "arrêter l'hémorragie" : en 2001, les paysans représentaient moins de 4 % de la population active, contre un Français sur quatre en 1945.

Les paysans "qui subissent le plus cette situation malsaine souvent ne vont pas manifester" : ils quittent la terre (50.000 par an) ou se suicident.

Alors que faire ? Sans attendre la réorientation de la Pac (politique agricole commune), fixée à 2006, on peut déjà "changer les pratiques" : en revitalisant les sols, en protégeant les nappes phréatiques, en aménageant progressivement la désintensification par des méthodes d'"agriculture durable". On peut aussi repenser les politiques de vaccination et d'abattage des cheptels, développer l'agriculture biologique, ...

En février 2000, José Bové et François Dufour avaient déjà publié ensemble "Le monde n'est pas une marchandise, des paysans contre la malbouffe". Le livre, sorti dans le sillage de l'échec planétaire de la conférence ministérielle de l'OMC à Seattle, avait fait un tabac : plus de 120.000 exemplaires vendus à ce jour (80.000 en grand format chez La Découverte et 40.000 chez Pocket). Le mot "malbouffe" est entré dans l'édition 2001 du Larousse.