La gauche et les écologistes protestent

La Cour de cassation a rejeté mardi le pourvoi du cofondateur de la Confédération paysanne, contre sa condamnation en décembre 2001 pour la destruction de plants de riz transgénique dans l'Hérault. José Bové devra de ce fait subir 14 mois d'emprisonnement.

La Confédération paysanne a immédiatement fait savoir qu'elle allait "demander aux citoyens de ce pays de se mobiliser pour demander au chef de l'Etat d'exercer son droit de grâce à l'égard de José Bové". "Scandalisés", les Verts ont aussi demandé au président Chirac d'"utiliser son droit de grâce".

Deux réseaux écologistes mondiaux, Greenpeace et les Amis de la Terre, ont jugé pour leur part "choquante" et "disproportionnée" la décision de la Cour de Cassation.

"Il y a une volonté de museler toute contestation des OGM et d'une manière générale une volonté des pouvoirs publics de criminaliser toute contestation sociale", a commenté Eric Gall, responsable du dossier des organismes génétiquement modifiés à Greenpeace-France.

"Aux Pays-Bas, mon pays d'origine, il faudrait avoir commis au moins un hold-up pour encourir une peine aussi sévère", a expliqué de son côté le responsable européen du dossier aux Amis de la Terre, Geert Ritsema.

Du côté des partis politiques, seule la gauche a réagi. L'ancien ministre de l'Environnement, le Vert Yves Cochet a exprimé sa solidarité avec le syndicaliste, dont les "actes de résistance" sont "légitimes".

Plusieurs responsables socialistes, même s'ils ne partagent pas tous les points de vue de José Bové, ont protesté en affirmant, à l'instar de Laurent Fabius, que "la place d'un syndicaliste n'est certainement pas en prison".

"Est-ce que José Bové a manqué à des règles élémentaires de protection des personnes. A-t-il agressé des forces publiques. A-t-il menacé ou bafoué? Non, il a mené une action syndicale", a estimé le premier secrétaire socialiste François Hollande qui a réclamé la clémence présidentielle.

"Tout doit être fait pour que José Bové ne soit pas envoyé en prison. Il doit donc être grâcié", a déclaré le député PS de l'Essonne Julien Dray qui a vu dans l'arrêt de la Cour de cassation "un pas supplémentaire dans la criminalisation de l'action syndicale".

La CGT entend également "interpeller" le chef de l'Etat qui a "les moyens d'empêcher José Bové de retourner en prison".

Le Parti communiste a aussi insisté sur la "grave dérive antidémocratique" que constitue selon lui cette décision. Le PCF a souligné que "d'autres que José Bové avaient aujourd'hui à subir des traitements de cette nature".

"Cette décision inique s'inscrit dans les tentatives liberticides du gouvernement de MM. Raffarin et Sarkozy visant à criminaliser les mouvements sociaux et leurs animateurs", a renchéri la Ligue communiste révolutionnaire.


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