Le resvératrol du vin au service de la médecine ?

Du vin contre le cancer ? Les chercheurs avaient déjà réussi à montrer que le resvératrol, une molécule de la famille des polyphénols (ou composés phénoliques) que l'on retrouve notamment dans le vin, pouvait inhiber la croissance des cellules cancéreuses.

Les recherches de l'équipe de Dominique Delmas, du laboratoire de biologie moléculaire et cellulaire de l'université de Dijon, confirment le rôle joué par cette molécule qui, selon ces recherches, limite très fortement la prolifération des cellules cancéreuses du foie.

Les scientifiques ont en outre mis en évidence le mécanisme qui permet au resvératrol de provoquer une forme de suicide chez les cellules cancéreuses du colon. A certaines doses, le Pr Norbert Latruffe de l'université de Bourgogne, avait déjà constaté en laboratoire que cette molécule provoquait une destruction des cellules cancéreuses.

Ces travaux ont été confirmés par le Pr Gerry Poter, de l'Université de Leicester au Royaume-Uni, dont l'étude a dévoilé le mécanisme de destruction. Selon lui, c'est une enzyme des tumeurs cancéreuses qui en est à l'origine. Cette enzyme, le piceatannol, détruit les cellules cancéreuses après avoir été métabolisée par le resvératrol en une molécule très toxique.

Il reste toutefois à vérifier le résultat de cette action par des recherches appliquées à l'homme. Car, pour le Pr Joseph Vercauteren (Université Victor-Segalen, Bordeaux), si on constate effectivement dans les expériences en laboratoire que les molécules polyphénoliques, auxquelles le resvératrol appartient, agissent bien sur des maladies comme le cancer et ce “de façon même préventive”, il faut encore démontrer “que ces molécules agissent encore lorsque l'on boit du vin”.

Si cette démonstration venait à être faite, elle allongerait en tous cas la liste des vertus qu'on accorde aux polyphénols en général et au resvératrol en particulier. Notamment dans ce qu'on appelle le “french paradox” qui semble établir une relation entre une consommation faible de vin (un ou deux verres par repas) et la diminution des maladies cardio-vasculaires comme le risque d'infarctus.

Les polyphénols, comme les flavonoïdes, joueraient également un rôle non négligeable sur des maladies à dégénérescence lente ou sur la maladie d'Alzheimer grâce à leurs propriétés antioxydantes. Celles-ci auraient un effet protecteur diminuant la dégénérescence des neurones causée par les radicaux libres.

Bien que les polyphénols et le resvératrol ne soient pas seulement présents dans le vin, les chercheurs s'intéressent pourtant plus particulièrement à ceux du vin, le vin rouge notamment.

Produit par la vigne en réaction aux attaques du botrytis, le resvératrol se retrouve dans le vin dans des quantités et des variétés plus importantes que dans d'autres produits alimentaires. Certains cépages sont en outre plus intéressants que d'autres à ce niveau parce qu'ils produisent de plus grosses quantités de resvératrol. C'est notamment le cas du pinot noir, l'un des cépages roi de la Bourgogne.


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