Ce salon biennal, rendez-vous incontournable du monde du vin et des spiritueux créé en 1981, regroupera 2.500 exposants de 44 pays producteurs pour nouer des contacts, et si possible relancer les transactions. Il sera inauguré dimanche par le Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin. Face à un contexte de crise, dû à la surproduction constante de vin dans le monde, à la concurrence des producteurs du nouveau Monde, et à la dévaluation du dollar, les organisateurs de Vinexpo se veulent malgré tout confiants : pour eux, vins et spiritueux se trouvent sur "un marché dynamique". Les tractations qui auront lieu à Bordeaux permettront de radiographier ce marché gigantesque qui représente un chiffre d'affaires mondial de 250 milliards d'euros en 2002, vins et spiritueux confondus. Sur le marché du vin, selon une étude commandée par Vinexpo, la croissance va se faire, dans les prochaines années, sur les bouteilles dont le prix est supérieur à 5 ou 10 euros, un créneau haut de gamme. Face à des consommateurs avertis, c'est la qualité qui doit désormais l'emporter et les USA sont "le grand marché de demain", selon Robert Beynat, commissaire général du Salon. Selon une étude de Vinexpo, le marché mondial du vin est trois fois supérieur à celui du disque, avec un chiffre d'affaires de 101 milliards d'euros en 2002 pour une consommation de 224 millions d'hectolitres. A l'horizon 2006, ce chiffre d'affaires devrait augmenter de 8,9% à 111 milliards d'euros, avec une forte progression des vins de qualité. "Il n'y a pas de crise dans le secteur du vin", affirme haut et fort Robert Beynat, même si le prix de vente à l'hectare dans le vignoble bordelais a baissé, si les primeurs 2003 se sont mal vendus, si les stocks grossissent et si certains professionnels qualifient 2003 d'"année horrible" pour la filière vitivinicole. "Si certains vendent mal, c'est pour des raisons de qualité", assure le commissaire général de Vinexpo. Signe de la tension du marché, les grands enjeux du salon sont cette année la relance de la consommation, la politique de marque, la promotion et l'emballage. Quant au marché mondial des spiritueux, où la Vodka fait une percée remarquable, il est, selon l'étude de Vinexpo, égal à une fois et demi celui du vin: 147 milliards d'euros l'an dernier, malgré une baisse de la consommation en Asie (57% de la consommation mondiale). Pour la 12ème édition, outre les grandes soirées organisées dans les plus prestigieux châteaux du bordelais ou les concours mondiaux de sommeliers, Vinexpo présentera une centaine d'animations, dont des débats sur le problème de l'alcool et de la santé ou sur les nouvelles techniques du merchandising. Une large place sera réservée aux produits innovants, destinés aux nouveaux consommateurs (les jeunes et les femmes), aux nouveaux lieux et modes de consommation, tels le "boudoir à vin" pour les femmes ou les bagages à vin. Sans oublier "les nouvelles tendances" : spiritueux aromatisés, vins pour l'apéritif ou bouteilles au design antique. Tous les pays producteurs de vin, notamment les Etats-Unis, où récemment encore les bouteilles de vin français étaient déversées dans la rue au moment de la guerre en Irak, participeront au salon, qui a dû refuser de nombreux exposants dans un espace devenu trop étroit, malgré ses 41.000 mètres carrés. |