L'une des plus prestigieuses a été offerte dimanche soir à quelque 150 journalistes de la presse internationale par le Conseil des Grands Crus Classés du Médoc, dans les jardins et les chais du célèbre Château Margaux. Sa propriétaire, Corinne Mentzelopoulos, vient de racheter à la famille Agnelli - pour une somme gardée secrète - les 75 % des parts que celle-ci détenait dans ce vignoble de 100 hectares. Malgré la crise mondiale de la filière viti-vinicole, victime d'une surproduction de 60 millions d'hl par an, en dépit de la crise économique, de la dévaluation du dollar et d'une concurrence accrue, les grands crus du bordelais, qui jouent sur un registre particulier, semblent demeurer confiants. Et ce même si certains prix ont baissé de plus de 50 % ces deux dernières années, après avoir augmenté d'autant les deux années précédentes, ce qui traduit, pour certains viticulteurs haut de gamme, un simple réajustement. "Il est clair que le marché se dégrade", a reconnu dans une allocution Corinne Mentzelopulos, tout en affirmant que les Grands Crus Classés, qui peuvent se vendre à plusieurs centaines d'euros la bouteille, "ne sont pas trop chers", même dans le millésime 2000. Expliquant que le marché des grands vins est "un pur marché d'offre et de demande", que leurs prix élevés ne peuvent être fixés arbitrairement par les châteaux, elle a affirmé qu'il n'existe pas, dans les Grands Crus Classés, de "rareté orchestrée" pour faire augmenter artificiellement la demande. "Nous traversons une crise, nous en avons vu d'autres et nous pouvons rester optimistes en vue des premiers rebondissements de l'économie américaine", a-t-elle ajouté. Que ce soit dans le Médoc, les Graves ou le Saint-Emilion, plusieurs dizaines de fêtes, souvent somptueuses, vont ainsi se succéder jusqu'à jeudi, dans le cadre d'un salon qui regroupe les principaux décideurs de la planète vin et dont on attend beaucoup pour la relance des transactions sur un marché dépressif. Selon plusieurs professionnels, ce sont dans ces soirées que se nouent les contacts les plus conviviaux et les plus efficaces, qui détermineront peut-être dans les prochains mois la signature d'importants contrats. La plus attendue reste la Fête de la Fleur, qui cloturera jeudi soir Vinexpo et réunira près de 2.000 convives triés sur le volet -la liste demeure secrète - au domaine de Mouton, à Pauillac, à l'invitation de la baronne Philippine de Rotschild, propriétaire du célèbre Mouton-Rothschild. |