L'accord sur la PAC, un compromis qui permet à chacun de crier victoire

Preuve qu'une solution médiane a sans doute été trouvée à l'issue d'âpres négociations, chaque camp a été en mesure de crier victoire et d'affirmer que ses intérêts essentiels avaient été sauvegardés.

"Nous avons réussi à nous mettre d'accord sans qu'il y ait de vainqueur ou de vaincu", a ainsi assuré le commissaire européen à l'Agriculture Franz Fischler.

Celui-ci peut légitimement estimer avoir préservé l'esprit de sa réforme, qui vise à réorienter une agriculture jugée trop productiviste vers une production plus soucieuse d'environnement et de qualité. M. Fischler s'est ainsi dit certain que la PAC allait "changer fondamentalement", en évoquant une "nouvelle ère".

Mais, pour faire passer ses idées, le commissaire européen a dû accepter de voir les modalités de sa réforme sérieusement remises en cause.

Franz Fischler souhaitait "découpler" totalement les aides directes versées aux agriculteurs du niveau de la production. Face à l'opposition déterminée de pays comme la France et l'Espagne, un lien partiel a finalement été maintenu dans plusieurs secteurs, notamment les céréales et la production bovine.

De même, la Commission européenne, qui voulait diminuer les prix d'intervention sur les céréales, a accepté de les maintenir à leur niveau actuel, une décision saluée par Paris et Madrid.

Par la voix de son ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard, la France a pu se féliciter que la réforme "préserve les principes essentiels de la PAC" et en particulier les outils de régulation des marchés.

La Commission a aussi dû amender son projet face à toute une série de requêtes ponctuelles émanant des Quinze, et l'accord bouclé jeudi comporte de nombreuses mesures visant à satisfaire telle ou telle demande.

Il prévoit par exemple un maintien du couplage des aides jusqu'à hauteur de 40% dans le secteur du blé dur, une production particulièrement importante pour l'Italie.

L'Espagne s'est félicitée quant à elle de la "solution permanente" trouvée pour le soutien à la production des fruits secs, comme les noix. "On évite ainsi les risques d'abandon des plantations", a-t-on souligné au ministère de l'Agriculture espagnol, où ce dossier était l'une des priorités.

La Grèce a obtenu une augmentation de ses quotas laitiers, le Portugal et l'Autriche ont vu croître leurs contingents de primes à la vache allaitante, tandis que l'Allemagne mettait en exergue des aménagements prévus dans le secteur du seigle.

Le Portugal a été finalement le seul pays à voter contre le compromis final, pour une raison avant tout symbolique. Le ministre portugais Armando Sevinate Pinto a salué un "excellent résultat" pour l'agriculture de son pays, mais a décidé de marquer son opposition en raison de l'offre "inacceptable" sur les quotas laitiers accordés aux Açores.


Partager
Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole