Année difficile, mais le millésime 2003 devrait être bon

Les ventes vins ont chuté d'environ 20% dans les six premiers mois de l'année, note l'UIVB.

Mais, à l'image des autres vignobles de France, le millésime 2003, favorisé par un fort ensoleillement, s'annonce exceptionnel, assure Dominique Piron, producteur reconnu de Villié-Morgon (Rhône), et responsable technique de la région.

"J'ai rarement vu des vignes aussi fraîches dans un climat aussi chaud", affirme-t-il. La vigne "qui envoie des racines à plusieurs mètres pour chercher la fraîcheur", ne souffre pas, pour lors, de la canicule, selon un expert, pour qui les précipitations de l'hiver et les récentes pluies orageuses ont suffi pour reconstituer les nappes phréatiques.

La sécheresse favorise également la concentration du jus de raisin et donc son goût en diminuant son volume d'eau.

"S'il ne pleut pas trop en août, on est dans la même configuration que les millésimes de 1945 et 1947", prévoit Dominique Piron dont les vendanges, précoces, sont annoncées pour la fin août.

Mais le millésime 2002 est pour l'heure victime d'un recul des ventes, note l'UIVB, l'attribuant à une baisse de la consommation, due au renchérissement de la vie après le passage à l'euro et à la sévérité accrue de la justice envers l'alcoolisme au volant.

"La répression est très certainement utile, mais les gens ont eu peur et ont fortement limité leur consommation de vin surtout dans les restaurants", relève Dominique Piron.

Surproduction mondiale du vin, guerre en Irak et chute du dollar ont également eu des conséquences sur le chiffre d'affaires de la région, dont 50% est lié à l'export, ajoute UIVB.

"Aujourd'hui, certains clients américains discutent les prix. Les Japonais achètent moins", constate M. Piron qui écoule 30% de sa production (4.000 hl/an) à l'étranger.

Selon lui, cette crise, qui touche tous les vignobles, handicape d'avantage les vignerons du Beaujolais habitués à vendre rapidement. "Notre cépage, le Gamay noir, produit des vins qui se boivent relativement jeune. Aussi quand on ne vend pas pendant deux ou trois mois, c'est inquiétant", poursuit Dominique Piron.

Enfin, les vins de moindre qualité, environ 10% de la production, qui étaient jusqu'à présent aspirés par le marché ne trouvent plus preneurs, analyse ce professionnel. Consciente de cette évolution, l'interprofession du Beaujolais devrait prochainement adopter une charte définissant des conditions de production plus rigoureuses, pour viser le zéro défaut.


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