La sécheresse asphyxie les rivières du Doubs et chasse les pêcheurs

Sur les bords de la Loue, du Dessoubre ou du Doubs, trois des rivières les plus renommées du département, l'arrêté préfectoral du 8 juillet dernier interdisant baignade, canoë et surtout pêche à la mouche sur les cours d'eau de 1ère catégorie n'a surpris personne.

"C'est même regrettable que l'arrêté n'ait pas été pris plus tôt car la sécheresse et la dégradation des rivières durent depuis le printemps. La reproduction de l'ombre, par exemple, a été catastrophique cette année, constate Pierre Fariney, un des six "guides de pêche" du département.

Si la décision de la préfecture met ces professionnels au chômage technique, tous la jugent indispensable.

"On ne peut pas emmener les gens pêcher dans ces conditions", constate Loïc Gicquel, guide de pêche, en évoquant "sa" rivière, la Loue qui coule des environs de Pontarlier jusqu'au Jura.

Les températures élevées de l'eau -entre 25 et 27° contre 18 à 20° en temps normal- entraînent actuellement la prolifération d'algues filandreuses qui envahissent les trous d'eau et les graviers où truites et ombres trouvent refuge.

Associée à la faiblesse des débits, comparables à ceux d'un mois de septembre, cette situation met en péril le milieu aquatique, menacé d'asphyxie.

Une situation rare dans ce département habitué aux précipitations généreuses. Depuis de nombreuses années, le Doubs fait partie des tout premiers départements français en matière de tourisme de pêche.

"Dans la vallée de la Loue, cette clientèle caractérisée par un pouvoir d'achat important, qui vient de France mais aussi de Belgique, d'Allemagne ou d'Amérique, représente 25 à 30 % de l'activité des hôteliers", estime Laurent Moreau de l'Agence pour le développement économique et touristique du Doubs .

Une journée dans les rivières aux côté de Loïc Gicquel coûte ainsi 140 euros, "et le client est amené à en dépenser deux fois plus pour les frais périphériques d'hôtellerie, de restauration, de matériel ...".

Au très select Lodge de la Piquette, hébergement haut de gamme doté d'un parcours de pêche privé pour amateurs pouvant débourser au moins 630 euros les trois jours, "c'est la catastrophe".

"J'ai appelé tous les clients qui avaient pris des réservations pour les prévenir de l'arrêté, afin qu'ils ne viennent pas pour rien", regrette son propriétaire Marc Gatez.

Tous les hôteliers accueillant des pêcheurs ont fait de même, multipliant les annulations de séjours et les départs anticipés, tout en espérant un retour de la clientèle en septembre.

Les touristes "normaux" font contre mauvaise fortune bon coeur. "On les envoie à la piscine ou vers les lacs", explique Dominique Claude, hôtelier à Saint-Hippolyte. Pour le canoë, autre activité phare des rivières du Doubs, l'autorisation de naviguer maintenue sur trois secteurs de La Loue "sauve l'essentiel de l'activité", estime Emmanuel Caillot, dont la société organise des sorties en canoë.

Selon Metéo France, Besançon a connu cette année son mois de juin le plus chaud depuis 1885.


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