Le vignoble auvergnat redore son blason grâce à la sécheresse

"Le millésime 2003 pourrait ressembler à celui de 1947 par sa précocité et sa qualité", annonce Jean-Paul Pradier, président du syndicat de la zone d'appellation "Côtes d'Auvergne".

"Le temps sec associé à un fort ensoleillement donnera un raisin riche en sucre et donc un vin de meilleur qualité", assure-t-il.

Le vignoble auvergnat qui s'étendait jadis sur 50.000 hectares ne s'est jamais remis de l'épidémie de phylloxéra qui s'est abattu sur l'Europe à la fin du 19ème siècle.

"Le Puy-de-Dôme était le troisième département viticole de France il y a cent ans alors qu'il ne reste que 500 hectares de vignes cultivés aujourd'hui", rappelle Pierre Goigoux, viticulteur à Châteaugay (Puy-de-Dôme).

Ce jeune producteur de 36 ans, médaille d'or au salon de Paris pour son châteaugay rouge, symbolise le nouvel élan de la tradition viticole auvergnate.

"En Auvergne, j'ai rencontré de jeunes viticulteurs compétents, motivés et dont les cépages constituent une matière première très correcte pour produire des vins de qualité", a expliqué à l'AFP Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde en 1992 et caviste à Paris.

Les vins d'Auvergne, principalement rouges et rosés proviennent de cépages Gamay, Pinot Noir et Chardonnay.

"L'idéal serait pour ces vins de se faire une place sur les cartes des grandes tables françaises, autres que celles dirigées par des chefs auvergnats !", insiste Philippe Faure-Brac.

Pierre Goigoux pense que le vignoble auvergnat possède un réel potentiel. En 1989 ce petit-fils de viticulteur décide de relever ce qui s'avère être un immense défi: redorer le blason du vin d'Auvergne.

Il n'a toujours pas digéré la réflexion entendue lors d'une formation à Beaune: "Vous les Auvergnats, vous n'êtes bons qu'à élever des chèvres".

"J'ai pris ma revanche quelques temps plus tard lors d'une dégustation à l'aveugle organisée entre élèves et professeurs du lycée viticole. Mon Côtes d'Auvergne s'est classé deuxième devant les Bordeaux !", jubile-t-il.

Parti de zéro, il est aujourd'hui à la tête de 18 hectares de vignes sur les hauteurs de Clermont-Ferrand, d'où l'on aperçoit les pistes d'essai de l'usine Michelin.

A lui seul, il produit 800 des 15.000 hectolitres annuels de la région.

Chaque année, il accroît son vignoble d'un hectare en plantant de la vigne nouvelle. "Je compte transmettre ce patrimoine à mes quatre enfants qui, peut-être, prendront la relève" espère-t-il.

En 2002, le viticulteur a investi 335.000 euros dans une nouvelle cave située au milieu des dernières vignes gagnées sur la friche.

"Cet été, les vendanges auront trois semaines d'avance et pourraient commencer fin août. Si les orages de grêle ne jouent pas les trouble-fête, ce devrait être un millésime d'exception" prévient-il.


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