La raison essentielle de ce refus repose sur "le risque de confusion d'image avec les AOC Bordeaux ou les autres AOC", a indiqué à l'AFP Jean-Louis Trocard, président du CIVB, qui avait lancé l'idée d'un vin de pays "Aquitaine" fin juin, peu avant Vinexpo, le salon mondial des vins et des spiritueux. Ce projet s'inscrivait dans le cadre d'une stratégie de relance des vins de qualité moyenne du bordelais, où les petits viticulteurs souffrent d'une mévente de leurs produits et où la dernière campagne des primeurs 2002 a connu un net recul des prix, même si les grands crus se vendent toujours bien sur le marché international.
"On repart à zéro, mais on continue à réfléchir au problème", a indiqué M. Trocard, producteur dans le Saint-Emilion. Il envisage la mise en place de groupes de travail en vue de la tenue en décembre prochain d'Assises des vins de Bordeaux pour définir une nouvelle stratégie basée sur les vins de marque.
"Nous travaillons, a-t-il dit, la piste d'une nouvelle catégorie de vins de cépage en France, qui permettraient de produire des vins de marque", comme cela se fait déjà en France et dans le bordelais, avec des marques comme Malesan, Baron de Lestrac ou Mouton Cadet.
Sur les marchés d'Europe du Nord, considérés comme particulièrement porteurs, les ventes de vin français n'ont cessé de baisser depuis dix ans, au profit des vins du Nouveau Monde bon marché (Australie, Chili, Afrique du Sud ou Californie), dominés par les marques, soutenus par un marketing efficace et adaptés au goût des nouveaux consommateurs.
La plupart des producteurs bordelais, conscients de la qualité de leurs produits, craignent la confusion entre vins de pays et vins de terroir et estiment que cette qualité, dûe à une production maîtrisée (50 à 55 hectos/ha), ne correspond pas à la notion de vin de pays. |
