Fruits de qualité, en moins grand nombre et plus chers

"La situation est pire que durant le fameux été 1976", affirme Jean-Claude Reverdy, le président des grossistes en fruits et légumes du MIN (Marché d'Intérêt National) de Rungis, qui se déclare "très préoccupé" par les faibles quantités de fruits qui devraient se retrouver sur les étals durant le mois d'août alors que les légumes primeurs trouvent difficilement preneurs.

"Les arboriculteurs ont connu le comble des malheurs avec le gel puis la sécheresse qui ont entrainé une réduction de la production d'environ 40% pour les fruits à noyaux dans certaines régions", se désole Denis Onfroy, le nouveau président d'Interfel, l'association interprofessionnelle des fruits et légumes.

"La situation ne donne satisfaction à personne, ni au consommateur qui paye un produit cher, ni au producteur qui manque de volume", ajoute le président d'Interfel.

Comme l'Italie, l'Espagne et la Grèce sont également touchées par la sécheresse, les importations n'ont pu combler le déficit français et les consommateurs se ruant, à cause de la chaleur, sur les fruits frais, les prix ont mécaniquement monté (+15,2% en juin par rapport à juin 2002). Les plus petites nectarines (calibre C) ont même dû être autorisées cette année à la vente alors qu'elle ne sont pas mises en marché habituellement, souligne M. Onfroy.

Devant l'envolée des prix, Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles), le plus important syndicat agricole, appelle "la distribution à modérer ses marges", affirmant que le prix final ne doit pas être systématiquement le triple de celui payé au producteur.

Seule consolation : la qualité des fruits, "très chargés en sucres", est cette année "exceptionnelle", selon Interfel.

Pour le mois d'août, alors que les abricots et les pêches devraient être proposés en très faible quantité, les raisins vont arriver avec deux à trois semaines d'avance sur la normale : dès le début du mois pour ceux d'importation et à la mi-août pour ceux produits dans l'Hexagone.

Mais les vignobles ont également souffert. C'est ainsi que le BIVB (Bureau d'Information des Vins de Bourgogne) a annoncé jeudi que la récolte de 2003 dans cette région ne devrait atteindre que 1.343.825 hectolitres, soit une baisse de 15% par rapport à 2002.

Toutefois un beau millésime 2003 se prépare pour toutes les régions viticoles, selon l'Office National Interprofessionnel des Vins (Onivins), mais à condition... que la canicule actuelle ne persiste pas.

Ces aléas climatiques ne vont pas pas toutefois empêcher Interfel de lancer, le 15 septembre prochain, une énorme campagne de promotion pour la consommation de fruits et légumes, pour un montant de près de 20 M EUR sur trois ans.

Le but d'Interfel est en effet de doubler la consommation de fruits et légumes en 10 ans, en faisant passer celle-ci de 4,7 fruits et légumes par jour et par Français en 2000 à 10 en 2010 avec une étape intermédiaire de 6 en 2006.

En 2000, 20% de la population française consommait moins de 1,5 fruit et légume par jour alors que 19% était déjà à l'objectif fixé avec plus de 9,5 fruits et légumes.


Partager
Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole