Vendredi, José Bové avait donné le ton en appelant à préparer "un mois de septembre non pas chaud mais brûlant". Une ambition partagée par les responsables syndicaux, confortés dans cette perspective par le succès inespéré du rassemblement, qui comptait quelque 150.000 participants samedi après-midi. "Le rassemblement du Larzac ne fait pas la liaison entre les mouvements sociaux du printemps et de l'automne, il en fait partie intégrante et nous sommes tous d'accord ici pour préparer une rentrée la plus chaude possible", affirme Gisèle Vidallet, responsable nationale de la CGT.
"Dès le 9 septembre, nous serons présents lors des négociations sur les retraites complémentaires, pour éviter qu'elles empêchent les salariés à la retraite de vivre dignement", précise-t-elle.
"La réussite de Larzac 2003, qui s'inscrit dans le prolongement des luttes sociales du printemps, est un vif encouragement à celles qui ne manqueront pas de se produire à l'automne, sur EDF, France Télécom ou la sécurité sociale car le gouvernement ne va pas arrêter là sa politique libérale", affirme Annick Coupé, porte-parole du G10-Solidaires.
"La participation massive que l'on constate aujourd'hui démontre que les gens ne sont pas découragés par la défaite sur le dossier des retraites. Ils viennent faire partager leurs combats, leurs réflexions, leurs expériences", témoigne-t-elle.
"On se ressource, on discute, on se prépare au travail d'explication qu'il faudra fournir à la rentrée à nos collègues, en particulier ceux qui n'étaient pas avec nous en mai-juin", approuve Gisèle Jean, secrétaire générale du SNES-FSU.
"Dès la semaine de la rentrée, nous aurons des assemblées générales avec les enseignants, les autres personnels, les parents d'élève... pour préparer nos actions", annonce-t-elle.
Préparer la rentrée sociale, c'est aussi une question de formation pour Attac, fidèle à sa définition de "mouvement d'éducation populaire", qui multiplie les forums sous les chapiteaux dressés sur le site.
"Nous voulons convaincre nos concitoyens pour qu'ils se mobilisent sur des idées et non sur des incantations et multiplier ainsi le nombre de personnes à même de porter notre message", explique Jean-Louis Soules, délégué général d'Attac.
"Le Larzac est aussi l'occasion de nous mobiliser avec le plus grand nombre de partenaires, sans exclure personne, même les syndicats dont les stratégies ont été défaillantes, afin d'être prêts, s'il le fallait, à lancer ensemble un appel à la grève générale", avance-t-il.
"Le Larzac, ce n'est ni Woodstock ni la Bové pride", estime Yannick, militant anarcho-syndicaliste. "C'est un espace de liberté des luttes sociales, syndicales, environnementales, associatives... qui convergent sur le refus d'une société néo-libérale", ajoute-t-il.
"Tous ensemble, nous essayerons de faire ce qu'il faut pour rester à la rentrée les pires cauchemars de la droite", affirme François Coustal, membre de la direction nationale de la LCR. |
