Victime du boycottage et d'un euro fort, le Bourgogne souffre aux USA

Au moment de la guerre en Irak, les professionnels de la région avaient affirmé que l'appel au boycott des vins français n'avait pas eu d'effets. Mais, au fil des mois, les chiffres viennent démentir leur optimisme. "On n'avait pas connu une baisse aussi forte depuis la guerre du Golfe", constate Benoît de Charette, directeur administratif et financier de la maison Albert Bichot et président de la commission économique du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB).

"Je ne croyais pas que c'était aussi important, mais nos importateurs nous le confirment", explique le responsable du marché américain au sein d'une importante maison de négoce beaunoise.

Chez Louis Jadot, maison de Beaune (Côte-d'Or) détenue par la société new-yorkaise Kobrand, Bernard Repolt, directeur général adjoint, évoque une baisse de 15% depuis mars dernier. "C'est un marché très important, notre premier", souligne-t-il.

Selon les Douanes, par rapport aux mêmes périodes de l'année 2002, les exportations de vins de Bourgogne AOC vers les Etats-Unis ont connu respectivement aux premier et deuxième trimestres une baisse en valeur de 32,77% et de 42%. Alors que le marché américain importait près de trois millions de litres au deuxième trimestre 2002, le chiffre est ainsi tombé à 1,75 million de litres cette année.

Le site internet du magazine spécialisé américain Wine Spectator constate la désaffection des vins français par les consommateurs américains. "Bien que ces dernières années les Américains continuent à consommer de plus en plus de vins, de moins en moins viennent de France", écrit le magazine, citant une baisse de la consommation de 24,2% en valeur entre le 15 juin et le 13 juillet par rapport à la même période l'année dernière.

Le boycottage n'est pas le seul élément d'explication. Un euro fort n'aide guère les exportateurs français. Au Japon, les exportations de vins bourguignons ont baissé en valeur de 50,74% au deuxième trimestre 2003 par rapport à 2002 (9,4 M EUR contre 19,08 M EUR, selon les Douanes). Les Bourguignons misent désormais sur les promesses d'un bon millésime 2003 pour reconquérir les parts perdues sur un marché américain qui bénéficie d'une reprise.

Cependant, l'entrée en vigueur en décembre de la nouvelle loi américaine contre le bioterrorisme ("Bioterrorism Act") ne risque pas de faire leurs affaires en multipliant les contraintes.

La loi, décidée par George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001, entraînera des règles de sécurité beaucoup plus strictes et lourdes pour les entreprises qui exportent des produits destinés à l'alimentation humaine ou animale. Certains négociants y voient une forme de protectionnisme.


Partager
Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole