Vendanges exceptionellement précoces, avec espoir d'une grande

"On a commencé aujourd'hui, c'est du jamais vu, c'est la première fois que l'on commence aussi tôt !", souligne Robert Offredo, responsable du vignoble pour la cave de Rauzan (Gironde), la plus grande coopérative de France, avec 250 viticulteurs répartis sur 2.100 hectares dans l'Entre-deux-Mers.

Pour les Bordeaux, précocité rime souvent avec qualité: 45, 49, 82 ou 89 furent des années de soleil et de chaleur. Mais, dans les petits châteaux comme dans les plus grands crus, personne ne crie encore au millésime exceptionnel.

"Ce n'est pas un millésime facile", confie Pierre Lurton, le gérant de Cheval Blanc, premier grand cru de Saint-Emilion, où lundi matin, par une fraîcheur appréciée, une équipe de soixante vendangeurs a commencé à travailler "au petit galop et avec beaucoup de précaution" quelques parcelles soigneusement sélectionnées.

Alors que l'acidité est déjà très basse et la concentration en sucre largement satisfaisante, les peaux des raisins ne sont pas toujours arrivées à maturation. Et cette hétérogénéité complique tant le ramassage que la vinification.

A Haut-Brion, grand cru classé de Pessac-Léognan, la récolte des rouges a commencé dès le 19 août dans les parcelles de jeunes vignes de merlot. A Mouton-Rothschild, plus au nord dans le Médoc, on préfère attendre la mi-septembre pour une "plus parfaite maturité des raisins", en prédisant un vin "riche, coloré et tanique".

"Le millésime sera bon, c'est sûr, mais pour savoir s'il sera exceptionnel, il faut ramasser les cabernets, attendre la fin des vendanges et voir l'évolution des vins en cuve", explique Jean-Philippe Delmas, directeur adjoint à Haut-Brion.

"Beaucoup s'interrogent sur le 2003 après des conditions météorologiques très originales, moi je suis optimiste: le millésime devrait être magnifique", assure Paul Pontallier, directeur général du château Margaux, où les vendanges commenceront "sans doute" autour du 10 septembre.

En quantité, la récolte s'annonce d'ores et déjà moins importante que la moyenne, avec des rendements comparables à ceux de 2002. "Le poids des raisins est de 11 à 24% inférieur à la moyenne et le rendement au jus sera inférieur à l'an dernier à cause de la chaleur", explique Patrick Léon, directeur technique à Mouton Rotschild.

A Pétrus, vignoble de Pomerol aussi exigu que célèbre, où les vendanges commenceront mercredi ou jeudi, on prévoit d'ores et déjà une demi-récolte, "au mieux deux-tiers des volumes habituels". Pour Christian Moueix, qui gère la propriété, "les quantités seront faibles mais on a une présentation merveilleuse".

Et tous de reconnaître, qu'après deux années difficiles et dans un contexte international tendu, Bordeaux ne peut espérer mieux qu'un grand millésime de petit volume.


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