Après une visite dans les Alpes-Maritimes, où plusieurs centaines d'hectares de broussailles et de résineux ont été détruits dimanche, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a chiffré à 54.000 hectares brûlés le bilan provisoire des incendies depuis début 2003, l'année la plus noire depuis 15 ans. Sur la base de la sécurité civile à Marignane (Bouches-du-Rhône), il a annoncé un projet de loi de modernisation sur la sécurité civile pour l'automne.
Les secouristes ont tenté lundi de "traiter" au maximum les foyers actifs du Var et de Haute-Corse, avec d'importants moyens aériens, redoutant un renforcement du vent dans la soirée. Déjà, dans le Var, le travail des 900 pompiers a été contrarié par des rafales de 50 km/h.
Trois des brûlés ont été victimes du feu du Cap Corse. Atteints au 2e et 3e degré, ils ont été évacués vers l'Italie, faute de place dans les hôpitaux du continent, selon la préfecture. Le quatrième blessé, un pompier, a été hospitalisé à Bastia lundi matin. Dans le Var, c'est également un pompier qui a été brûlé, au 3e degré au dos.
Quelques dizaines de maisons ou granges ont également été détruites ou endommagées en Corse et en Provence et quelques dizaines d'habitations ou campings provisoirement évacués.
Sur le massif des Maures, qui connaît son 4e incendie important depuis le début de l'été, le feu a détruit 1.600 hectares de forêt en 24 heures. Il a continué d'évoluer sur deux fronts, notamment sur son flanc sud, en direction de Grimaud avec des "calmes sporadiques puis des relances en raison de sautes de vent".
Quatre Canadair, deux Fokker et deux hélicoptères ont poursuivi toute la journée leurs largages pour tenter d'en venir à bout.\n Deux hélicoptères ont combattu le second foyer, au nord de La Garde-Freinet qui, "malgré une évolution lente", n'était pas non plus ni maîtrisé, ni fixé dans l'après-midi.
En Haute-Corse, où trois foyers restaient actifs et un quatrième "fixé", deux Canadair, quatre Tracker et deux hélicoptères bombardiers d'eau ont été mobilisés ainsi que 650 hommes.
Le sinistre inquiétant le plus les pompiers était celui du Cap corse, dans le secteur de Santa-Martino-di-Lota, au portes septentrionales de Bastia. Ce feu monte au nord jusqu'à Sisco, soit une bande de 8 km. Les secouristes "ont effectué énormément de largages avec trois avions" et avaient espoir de le maîtriser dans la soirée, à condition toutefois que le vent ne forcisse pas. Dans l'après-midi, il courait sur les hauteurs de Santa-Martino-di-Lota, au dessus d'une zone très urbanisée. "Le souci est qu'il ne redescende pas", indiquait-on à la préfecture.
En Balagne, le feu a parcouru quelque 1.500 des 2.000 hectares de la forêt de Tartagine et "continuait à se consumer", en sous-bois, laissant des poches vertes subsister au milieu de zones brûlées.
Troisième foyer actif, celui de Santo-Pietro-di-Tenda, dans le Haut-Nebbio, a parcouru plus de 1.200 hectares. La langue de feu s'étend entre le hameau de Casta et le village d'Urtaca qui ont dû être protégés. Cet incendie progressait lentement dans une zone de maquis descendant vers la mer.
Le quatrième foyer, déclaré vendredi dans la région de Morosaglia, était considéré comme "fixé", après avoir parcouru 1.300 hectares. |