Si la quantité n'est pas au rendez-vous, la qualité du millésime 2003, dont les vendanges précoces ont eu lieu trois semaines en avance en moyenne, devrait être bonne, comme l'avait prédit l'Office National Interprofessionnel des Vins (Onivins) dès le 3 juillet.
"Dans l'ensemble des vignobles, le potentiel qualitatif est bon, caractérisé par des degrés d'alcool élevés", affirme le bulletin Agreste Conjoncture qui publie les prévisions statistiques, au 1er septembre, du Service central des enquêtes et études statistiques (SCEES) du ministère de l'Agriculture.
Mais "parallèlement, l'acidité est faible (ce qui) risque de rendre délicate la vinification".
Après les gelées d'avril, qui ont touché les régions septentrionales et le Val de Loire, et la grêle, qui a affecté les vignobles bordelais, la canicule et le déficit en eau ont fait fortement diminuer les espérances de rendement qui étaient encore de 55 M hl début juillet, selon l'Onivins.
En Champagne, malgré une demi-récolte en quantité, les viticulteurs bénéficient d'un excellent potentiel qualitatif. Le plafond de rendement est fixé à 10.400 kilos de raisins à l'hectare. Le déblocage de la "réserve qualitative" (volume conservé d'une année sur l'autre) devrait contribuer à résoudre les problèmes d'approvisionnement, estiment les milieux professionnels.
Pour l'Alsace, le degré d'alcool est satisfaisant mais l'acidité est faible.
En Bourgogne et Beaujolais, qui doivent faire face à une baisse importante de rendement, le soleil a eu un effet néfaste sur la vigne: traces importantes de brûlure et grappes flétries.
Dans le Bordelais, où il faut remonter à plus d'un siècle pour trouver des vendanges aussi précoces, la grêle des mois de juin et juillet a fait beaucoup de dégâts. Le niveau de production devrait toutefois être supérieur à la petite récolte de l'an dernier, mais en dessous du niveau moyen.
La sécheresse a particulièrement affecté les jeunes vignes en Savoie et dans le Jura.
Le rendement dans les Charentes devrait être seulement de 110 hl à l'hectare en vin de distillation.
Dans le Val de Loire, où l'état sanitaire est très bon, les rendements devraient être très modérés.
Enfin, dans le Sud-Est, en Corse et en Languedoc-Rousillon, les raisins sont très sains mais les baies présentent un poids moyen nettement inférieur aux années précédentes alors qu'en Provence-Alpes-Côte d'Azur, la canicule a eu moins d'incidence.
Sur 48 M d'hl, 22,2 seraient en vins d'appelation (VQPRD), 13,3 en vins de pays, 7,7 pour les vins aptes à l'élaboration du cognac et 4,8 en autres vins, jus et moûts. La baisse, par rapport à 2002, devrait être de -9% pour les AOC et les vins aptes à la production de cognac, -5% pour les VDQS, -2% pour les vins de pays et -16% pour les autres vins, jus et moûts.
Les 59,7 M hl de 2000 et surtout le record --pour la période moderne de la viticulture-- de 65,3 M hl de 1992 sont loins. |
