La canicule a frappé les oléiculteurs des Alpes-Maritimes

"L'oliveraie propose un double visage: les arbres qui ont été irrigués, auront une production réduite mais d'une qualité exceptionnelle, ceux qui n'ont pas eu d'eau, ont perdu la totalité de leurs fruits", affirme à l'AFP Yves Lessatini, oléiculteur depuis cinq générations à Drap, sur les hauteurs de Nice.
Les oliviers situés sur le littoral ont plus souffert de la canicule que ceux plantés en zone de montagne, jusqu'à 500 m d'altitude, habitués sur des terres ingrates aux conditions climatiques extrêmes. "2003 a été une année difficile : déjà le printemps avait été sec, ce qui est inhabituel, donc préjudiciable à la floraison. Le début de l'automne, dépourvu de pluie, n'a pas permis de rattraper cette perte de croissance", souligne Bernard Maliverney, responsable de la filière oléicole à la chambre d'agriculture des Alpes-Maritimes.
"C'est un arrache-coeur", affirme Yves Lessatini qui a parcouru nombre d'exploitations frappées par la sécheresse dans l'arrière pays niçois. Les arbres centenaires, souvent situés dans des zones isolées, ont été particulièrement touchés par le manque d'eau. "Les arbres, récemment plantés, ont bénéficié plus aisément d'une irrigation, soit à partir de forages existant, soit de canalisations amenées des propriétés", dit Bernard Maliverney. "L'olivier aime la chaleur et la lumière. Donnez-lui de l'eau et il vous donnera en contrepartie de beaux fruits", rappelle Yves Lessatini.
Sur les 6 000 propriétaires d'oliveraies (qui n'ont parfois qu'une dizaine d'arbres sur des terrains escarpés), seuls 2 000 apportent régulièrement leurs olives dans l'un des vingt-sept moulins du département, les autres se contentant de les ramasser en période de forte production.
"Les pluri-actifs qui ont des olives petites et desséchées sur leurs arbres, s'abstiendront de récolter cette année", dit Bernard Maliverney. En raison de la sécheresse, la récolte a été fixée au 3 novembre par arrêté préfectoral, soit avec un mois d'avance. La réduction de la production survient au moment où les "olives de Nice" connaissent un vif engouement auprès des consommateurs, avec une demande supérieure à l'offre depuis l'obtention de l'appellation d'origine contrôlée (AOC), en avril 2001. En deux saisons, la récolte était passée de 4,3 à 10,25 tonnes d'olives pour l'huile bénéficiant de l'AOC.
L'appellation "olives de Nice", à partir de la variété "cailletier", s'étend sur 99 communes, de Menton à la frontière avec l'Italie, jusqu'à Grasse et Saint-Cézaire-sur-Siagne, à la limite du Var.


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