Pour la quatrième fois au cours des cinq dernières années, le volume des exportations de vin durant la campagne viticole (août-juillet) 2002-2003 est en baisse de 2,7% par rapport à la précédente, selon des chiffres de l'ONIVINS (Office national interprofessionnel des vins), dont l'AFP a eu connaissance mardi.
Le montant total des exportations s'est élevé à 15,083 millions d'hectolitres pour la campagne 2002/03 contre 15,503 millions pour celle de 2001/2002. Cette diminution est surtout sensible pour les vins d'appellation (-7,6%) alors que les vins mousseux baissent seulement de 1%. Les champagnes progressent de 1,9% et les vins de table de 1,5%.
Par région, seule l'Alsace tire son épingle du jeu (+2,9%) alors que tous les autres grands bassins de production sont en baisse: Bordeaux (-4,1%), Languedoc-Roussillon (-5,3%), Côtes du Rhône (-7,8%), Val de Loire (-9,4%), Beaujolais (-10,7%) et Bourgogne (-11,7%).
La baisse des exportations est plus sensible vers le Japon (-10,6%) et les Etats-Unis (-8,8%) que vers l'Union européenne (-2,3%) déjà considérée "élargie" par l'ONIVINS.
"L'impact de la crise irakienne n'est pas mesurable", selon l'ONIVINS qui se réjouit par ailleurs du ralentissement de la chute des exportations aux Etats-Unis en juillet.
La part des vins français dans les importations aux Etats-Unis est tombée de 23% en avril 2003 à 15% en août 2003, selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS).
Le seul motif de satisfaction est la progression en valeur des exportations: 5,723 milliards d'euros pour 2002/03 contre 5,685 mds EUR en 2001/02.
Le gouvernement français a annoncé le 29 octobre qu'il allait aider ses entreprises exportatrices de vins aux Etats-Unis pour leur permettre de surmonter les difficultés qu'elles y rencontrent au moment où va rentrer en application, le 1er janvier 2004, la loi sur le bio-terrorisme.
Pour tenter d'enrayer la chute de la consommation en France, l'ONIVINS a demandé à CCA (Centre de communication avancée) d'établir une typologie des clientèles du vin. Selon cette étude, établie a partir de 6.000 questions posées régulièrement à 10.000 personnes, les consommateurs se partagent entre cinq catégories.
Alors que les "réguliers", plutôt âgés et de milieu rural, consomment du vin à chaque repas, les "novices", qui regroupent les moins de 25 ans, "ne sont pas consommateurs de vin".
Les producteurs de vin devront tabler sur les "esthètes", urbains aisés, et les "découvreurs", jeunes urbains à la recherche de l'innovation et du plaisir, alors que les "cocooners", population des petites villes et des banlieues, se sont éloignés du vin qu'ils achètent le moins cher possible et réservent aux grandes occasions. |