Les dirigeants prévenus de tromperie relaxés

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) reprochait aux maisons de cognac Delamain, Hardy et Ragnaud-Sabourin d'avoir valorisé l'âge de leurs produits au-delà des normes autorisées, dans des documents publicitaires.

Pour l'administration, dater des breuvages de trente ans et plus est contraire à la réglementation européenne de 1989. Les textes interdisent, selon la DGCCRF, toute communication valorisant des cognacs au-delà de dix ans d'âge, à moins d'apporter la preuve de l'ancienneté du produit.

"Nous avons des eaux-de-vie qui datent du début du siècle, tous nos registres le prouvent. Mais nous n'avons aucun moyen légal de le faire savoir. On nous a reproché la mention +goûtant tel âge+ sur nos dépliants. Or c'est la seule manière d'informer les consommateurs de la qualité de nos cognacs", explique Annie Ragnaud, "soulagée et très contente" de sa relaxe.

Toutefois, selon la responsable de la maison Ragnaud-Sabourin, et au regard de la réglementation européenne, le problème des viticulteurs reste entier.

Pour les maisons de négoce, le reproche sur la non-traçabilité des eaux-de-vie de plus de dix ans est "infondé". Toutes affirment garder, dans des réserves appelées "paradis", des stocks de vieilles eaux-de-vie dont la qualité est démontrable par le goût.

Le cognac, pour lequel les millésimes n'existent que depuis 1987, est un assemblage d'eaux-de-vie et la plupart des sociétés mentionnent un âge moyen de leurs produits. Le vieillissement en fût est l'un des critères de qualité essentiels à la renommée des petites maisons, selon les maisons de négoce.