La délégation de six membres, dont José Bové, avait décidé de demeurer sur place à l'issue de cette réunion, n'ayant pas obtenu de réponse à sa demande d'abrogation du décret modifiant les règles d'attribution des financements d'Etat aux syndicats agricoles. La délégation --soutenue dans la cour du ministère par une centaine de paysans, selon Brigitte Allain, porte-parole du syndicat agricole, une quarantaine, selon le ministère--, a été reconduite à l'extérieur du ministère sous forte escorte policière, a constaté une journaliste de l'AFP sur place. "Nous avons pu aborder les questions prévues sur la crise porcine et sur le lait. Les échanges avec le ministre ont été constructifs", a reconnu Mme Allain. En revanche, lorsque la question de la répartition des financements des syndicats agricoles a été abordée, "cela a été dit de manière très claire du côté du ministre", a expliqué à l'AFP José Bové, porte-parole de l'organisation, à sa sortie du ministère. "Il nous a déclaré que c'était un choix politique symbolique de restreindre la financement de la Confédération paysanne à hauteur de 20%, ce qui fait qu'alors que nous représentons 29% des paysans, notre financement public est ramené à moins de 21%", a poursuivi José Bové. Chaque année, une enveloppe globale de 11,4 millions d'euros est allouée aux syndicats agricoles. Selon un décret publié samedi dernier au Journal Officiel, la répartition de cette enveloppe se fait désormais en tenant compte pour 50% (et non plus 75% comme auparavant) des voix obtenues lors des élections aux chambres d'agricultures et pour 50% (contre 25% auparavant) du nombre de sièges obtenus. Lundi, la Confédération paysanne avait protesté contre ce nouveau décret qui, selon elle, privilégiera la FNSEA qui se verra ainsi "attribuer plus de 630.000 euros supplémentaires", tandis que les financements publics de la Confédération seront "amputés de 500.000 euros". "Nous demandions l'abrogation. Une ouverture aurait pu être faite en nous proposant une future rencontre. Cela a été une fin de non recevoir claire et nette", a indiqué Brigitte Allain. Le ministère de l'Agriculture a précisé de son côté dans un communiqué que le décret avait été pris "en application de la loi du 28 décembre 2001, votée sous la précédente majorité qui prévoit que le financement est réparti au prorata du nombre de suffrages et de sièges obtenus. En retenant une répartition équitable entre ces deux critères, le décret respecte donc la loi en vigueur". |