Les inquiétudes sur la PAC au centre des discussions

"Avec autant de secteurs en difficulté ou en crise, la question qui se pose aujourd'hui pour les JA, c'est de savoir s'il faut continuer à adapter la PAC à la marge ou bien s'il faut envisager une nouvelle politique agricole pour tous les secteurs de production", a déclaré Jérôme Despey, président du syndicat dans son discours de clôture.

Au centre des débats, le principe du découplage des aides directes aux agriculteurs qui ne lierait plus les subventions à la production mais à la surface d'exploitation, ainsi que la dégressivité des aides et la baisse des prix des céréales et du lait.

Les Jeunes Agriculteurs, dont le rapport d'orientation se voulait cette année en décalage avec ces préoccupations puisqu'il se concentrait sur l'amélioration de la qualité de vie des paysans, ont cependant renouvelé "leur opposition totale" à de tels changements alors que les négociations sur cette réforme de la PAC sont au point mort.

Soucieux que les politiques communautaires enrayent la baisse des prix à la production, les JA ont réclamé "une nouvelle PAC sur des bases solides: préférence communautaire et maîtrise des productions".

Ils ont été en cela suivi par la FNSEA, dont le président Jean-Michel Le Métayer, également présent à Vannes mercredi, a rappelé la position combattive. "Le projet de réforme de la PAC n'est pas négociable : notre opposition n'est pas de principe mais de survie", a-t-il lancé.

"J'accuse la Commission d'entente avec l'Organisation mondiale du commerce, la Commission se vend au commerce mondial et nous sommes en première ligne pour en subir les effets néfastes", a-t-il poursuivi avec véhémence. Interpellé sur ces questions, le ministre de l'Agriculture, Hervé Gaymard, qui a clos le congrès, a pour sa part affirmé que "la balle est dans le camp de la commission", rappelant que 10 pays plus l'Allemagne soutenaient les mêmes positions que la France sur "les lignes saillantes" du projet.

Alors que les perspectives se tendent avec la réunion des ministres de l'Agriculture des pays de l'Union européenne les 11 et 12 juin prochains à Bruxelles et la réunion de l'OMC prévue en septembre à Cancun (Mexique), les JA organisent du 11 au 14 juin à Paris un congrès mondial des Jeunes agriculteurs. Ils devraient y défendre en compagnie de 120 délégations venues du monde entier la formation d'ensembles régionaux dotés de barrières douanières à l'extérieur et de soutien spécifiques à l'intérieur. Fiers défenseurs d'une mondialisation proccupée par la baisse du nombre d'agriculteurs, les JA et la FNSEA ont en outre sonné le rappel de leurs troupes pour démontrer lors de manifestations régionales organisées lundi à Laval, Montauban, Saint-Etienne et Cierck-les-Bains (Moselle) leur fermeté contre ce projet.