Les jeunes agriculteurs pour une politique commune à l'échelle mondiale

"Les représentants d'Europe, d'Amérique, du groupe de Cairns, des pays en voie de développement... ont unanimement reconnu que la libéralisation des échanges sans règles, telle que préconisée par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ou par la Commission européenne était inconcevable", s'est réjoui Bernard Layre, président du Comité jeune de la FIPA, Fédération internationale des producteurs agricoles, qui organisait le congrès.

Le président de la République, Jacques Chirac, qui clôturait le congrès, a déclaré que "chacun reconnaît l'utilité économique et sociale du développement des échanges mondiaux (...), mais l'histoire et la réalité géographique et sociale de chaque pays nécessitent des processus de développement longs et différenciés".

"Ce sont ces processus qui justifient que des préférences commerciales continuent d'exister et soient encouragées pour tel pays ou groupe de pays", a-t-il lancé.

Les 600 agriculteurs venus d'une centaine de pays ont rédigé une déclaration commune qui pose les bases d'une politique agricole "juste et équitable, fondée sur les prix, dont l'objectif premier est de permettre à tous les paysans du monde de vivre dignement de leur métier", a déclaré Jérôme Despey, président des Jeunes Agriculteurs.

"Nous, jeunes agriculteurs, ne sommes pas en faveur d'une libéralisation du secteur agricole dépourvue de mécanismes de régulation, qui aurait comme résultat la baisse de prix pour les agriculteurs, une déstabilisation des marchés internes des pays, une réduction d'accès à la terre pour les paysans et à terme la disparition de nombreuses familles paysannes", précise le manifeste qui sera remis aux gouvernements respectifs. Avec une population mondiale qui pourrait doubler à l'horizon 2050, il est "vital que l'agriculture se développe et que le plus grand nombre de paysans restent actifs pour relever ce véritable défi alimentaire", a estimé M. Despey.

La réflexion a également porté sur les prix agricoles. "Pour être durable, l'agriculture doit être économiquement viable", a martelé M. Despey, qui refuse la doctrine du libre-échange qui va de pair avec le concept de prix mondial.

"Nous avons besoin d'une politique agricole qui tienne compte de la diversité de nos conditions de production et des caractéristiques de nos différents marchés", a-t-il insisté.

Parmi les principes édictés lors de ce congrès, celui du droit à la souveraineté alimentaire des peuples. "Chaque pays doit pouvoir protéger son agriculture pour garantir durablement sa sécurité alimentaire", a estimé M. Layre.

La souveraineté alimentaire ne consiste pas seulement à "donner aux pays pauvres les moyens de survivre. Elle leur confère la maîtrise de leur développement", a renchéri M. Chirac.

Evoquant les aides à l'exportation, M. Chirac a rappelé que des engagements avaient été pris pour les réduire et que les progrès constatés dans ce domaine seraient "l'une des clés de la réussite de la réunion ministérielle de Cancun en septembre prochain".

S'agissant des relations commerciales avec les pays en développement, M. Chirac a déclaré que "l'Union européenne n'avait de leçons à recevoir de personne. L'UE est de loin le premier client des pays en développement et elle importe plus de ces pays que les Etats-Unis, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon réunis, soit les pays prônant une plus grande libéralisation du marché agricole", a-t-il précisé.


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