Il semble néanmoins que le contexte politique et économique international et les rigueurs de l'hiver aient, au début de l'année, quelque peu tempéré les achats des Français dans les magasins spécialisés.
Selon des responsables de jardineries de la région parisienne, "les dépenses en végétaux d'extérieur et en produits destinés à favoriser la pousse ont reculé de 4 points en janvier 2003 par rapport au même mois de l'année précédente".
Une tendance qui confirme le tassement observé depuis bientôt cinq ans sur le marché du jardinage (végétaux, outils, produits, mobilier, clôtures...). Aujourd'hui, ce sont en moyenne 54% des foyers qui font des achats pour leurs jardins contre 61% il y a quatre ans, indique "Jardineries", le magazine des commerces de jardin.
En 2001, le chiffre d'affaires du marché s'élevait à 5,466 milliards d'euros, certes en baisse de 1,1% par rapport à l'année précédente, mais cinq fois plus qu'il y a une trentaine d'années, souligne Promojardin, association pour la promotion du jardinage.
Pour l'épanouissement de leurs jardins, les Allemands consacrent chaque année 7 milliards d'euros, devant les Français et les Britanniques, ces derniers dépensant 3 milliards d'euros.
Les Américains, quant à eux, dépensent chaque année environ 24 milliards d'euros, selon les estimations de Vilmorin, Clause et Cie.
Aidé notamment par l'effet 35 heures, le jardinage s'est enraciné dans le coeur des Français: sur la liste des loisirs, il vient au quatrième rang derrière le bricolage, l'équipement TV-hifi-informatique et le sport.
Les jardiniers amateurs se précipitent sur la presse spécialisée qui fleurit dans les kiosques et envahissent les fêtes des plantes qui ont connu une croissance exponentielle ces dernières années.
Aujourd'hui, on en dénombre plus de 500 contre une quarantaine il y a 20 ans. La fête organisée deux fois par an à Courson (région parisienne) draine plus de 25.000 visiteurs contre 300 à peine en 1982, lors de sa création.
Si les Français apportent tous leurs soins à leurs pelouses et potagers, ils sont aussi de plus en plus nombreux à fleurir balcons et terrasses. En 2001, ils ont consacré à cet effet 180,3 millions d'euros, soit plus du quart (27%) de l'ensemble des sommes dépensées en végétaux d'ornement chaque année, explique l'Oniflhor.
Cette passion pour les fleurs et les légumes a provoqué l'éclosion des jardineries qui, avec 24,1% des quantités achetées (+3,7 points en 2001) et 29,9% des sommes dépensées (+4,3%), sont devenues le premier circuit de distribution pour les jardiniers du dimanche, aux dépens de la grande distribution et des horticulteurs, dont les ventes reculaient respectivement de 2,8% (22,4% des quantités achetées) et de 3,5% en 2001, selon l'Oniflhor.
Aux côtés de Truffaut et Vilmorin Clause, Jardiland s'impose comme la première jardinerie en France. Créée il y a une vingtaine d'années, la société compte 92 magasins, qui ont réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 390 millions d'euros, en hausse de 10,3%. Le nombre de passages en caisse avoisinait les 15 millions. |
