L'agriculture pas toujours perdante

"Mais il y a une grande source d'interrogation sur l'eau", le réchauffement planétaire aggravant sécheresses, étiages et pénuries de la ressource, a relevé Bernard Seguin, directeur de recherches à l'Inra, lors d'une conférence de presse organisée par la Mission interministérielle de l'effet de serre (MIES).

L'accroissement dans l'atmosphère du CO2, le principal gaz à effet de serre, stimule en effet la croissance des végétaux. La biomasse "pourrait augmenter de 20, 30 ou 40% d'ici 2100". C'est déjà le cas en France où la taille du tronc et des feuilles des arbres s'est accrue de 30-40% depuis 1900.

Les zones de culture pourraient aussi s'étendre vers le nord pour certaines productions.

Mais la sécheresse peut annuler ce résultat positif, notamment dans le sud. C'est ce qui s'est produit l'été dernier qui a présenté "des conditions voisines des scénarios de l'avenir".

La récolte française de blé 2003 a baissé de "10-15%" et celle de maïs de 30%, a relevé M. Seguin. Celle de fourrage a fondu de 50% dans certaines zones tandis que les prairies ont "beaucoup souffert".

Le réchauffement climatique a déjà provoqué une "avancée de tous les stades de floraison" en France. Depuis 1985 environ, "huit années sur dix", les arbres fruitiers fleurissent 10-15 jours plus tôt qu'avant et les vignes ont "trois semaines, un mois d'avance".

Les exploitants, prédit le chercheur, seront capables de s'adapter à l'effet de serre en "changeant de variété" ou en modifiant leurs pratiques culturales.

Ils devront par exemple abandonner certaines variétés d'abricotiers qui produisent "des fleurs précoces mais nécrosées" en raison de dégâts du gel plus importants.