Quels débouchés pour les vins bio ?

La FNIVAB qui regroupe la majorité des vignerons "bio" entend porter ses efforts à la fois à l'étranger où le marché des vins "bio" est en forte croissance, et en France où les vins "bio" souffrent encore d'un déficit d'image.

Avec environ 1,5 % des surfaces viticoles en 2001, (13 200 ha), la production de vins dit "bio" reste à l'évidence marginale en France. Cela n'empêche pourtant pas le nombre de viticulteurs en conversion de croître depuis plusieurs années.

Toutefois, les vins "bio" semblent souffrir d'un certain flou auprès des consommateurs français et leur dénomination "vins issus de raisins de l'agriculture biologique" (dont les normes de productions sont celles de l'agriculture biologique définies par un règlement européen (CE 2092/61) du 24 juin 1991) n'y est peut-être pas étrangère.

Restant relativement peu connus en France, les vins "bio" - et leur développement - sont affectés en France "par un déficit d'image lié au problème de l'étiquetage puisqu'ils ne peuvent pas communiquer sur le logo "agriculture biologique" et qu'ils ont, autrefois, pu pâtir d'une réputation de vins de faible qualité" explique l'Association interprofessionnelle des vins biologiques du Languedoc-Roussillon (AIVB-LR) qui organise du 13 au 15 janvier la 10ème édition de Millésime Bio, le salon international professionnel consacré à ces vins.

L'AIVB-LR constate cependant que "la viticulture biologique constitue aujourd'hui une des voies de diversification de l'offre française". Même si elle reconnaît que la viticulture biologique ne peut seule "contribuer à la résorption de la crise que traverse aujourd'hui le secteur viticole".

Les vins "bio" connaissent malgrè tout un regain d'intérêt que confirme Marie-Christine Mounier, directrice de la FNIVAB, la Fédération nationale interprofessionnelle des vins de l'agriculture biologique qui regroupe la plupart des organisations régionales de vignerons "bio" en France.

"Aujourd'hui, l'axe de protection de l'environnement est plus porteur et plus vendeur. Et alors que les problèmes liés à la concurrence des vins des pays nouvellement producteurs se font sentir, on constate qu'une prise de conscience, notamment au niveau politique, se fait jour pour conquérir de nouveaux marchés".

L'agriculture biologique a en effet une image qualitative et la qualification vins "bio" peut s'avérer plus vendeuse. "C'est particulièrement le cas pour les vins de Pays", explique Marie-Christine Mounier.

Mais les vins AOC "bio" ne mettent toutefois pas toujours en avant cette signature "compte tenu du prestige de leur domaine ou de leur AOC (plusieurs grands crus bordelais, la Romané-Conti…)".

L'absence de réglementation officielle en matière de vinification et de l'absence de logo facilement identifiable par le consommateur explique aussi sans doute en partie la discrétion de certains domaines.

Deux aspects que la FNIVAB a pris en compte en décidant d'élaborer une charte destinée aux vignerons "bio". En respectant le cahier des charges mis en place par la FNIVAB, le vigneron pourra apposer sur ses bouteilles un logo spécifique et porter la mention "vigneron adhérant à la charte des vins bio FNIVAB".

Cela devrait permettre d'améliorer la reconnaissance de ces vins. Car, s'il sont portés par le courant et l'image "bio", sur le marché intérieur, le prix de vente des vins "bio" est handicapé par leur déficit de notoriété.

Ils restent donc généralement dans une gamme de prix sensiblement équivalente à celle des vins "non bio" de la même AOC.

Pour autant, si les vignerons bio n'étaient qu'une petite poignée au début des année 80, on en dénombraient 1184 fin 2001.

Il faut d'ailleurs souligner qu'un fort taux de conversion a eu lieu au cours des 5 dernières années. Pour les vignerons, au delà de l'aspect environnemental, les vins "bio" sont aussi un moyen de se démarquer sur le marché des vins comme l'expliquent de nombreux jeunes vignerons.

Et si la présence des vins "bio" reste encore timide sur la marché national, les circuits de distribution de ses vins sont qualitatifs explique Marie-Christine Mounier. "Sur le marché intérieur, ils se vendent principalement en vente directe, et dans quelques points de vente spécialisés. Nous souhaitons développer leur présence chez les cavistes et les restaurateurs".

Une première démarche en ce sens a d'ailleurs été amorcée à l'occasion du 1er salon des vins "bio" qui se tenait à Paris fin novembre.

Mais c'est surtout à l'étranger que la demande ne cesse de croître, et plus particulièrement en Europe du Nord. A l'heure actuelle, on estime que 60 à 80 % de la production est exportée.

Le marché allemand reste le premier demandeur, devançant le Royaume-Uni, les pays scandinaves ou la Belgique… "Si nous entendons développer le marché intérieur, il est aussi nécessaire que nous communiquions à destination des marchés d'exportation qui sont nos principaux débouchés. Nous allons notamment porter nos efforts sur le Canada et les Etats-Unis".


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