Trois ans après la tempête, la Bourgogne modernise ses "gares bois"

Les financements avaient été décidés peu après la catastrophe, dans un avenant au contrat de plan: avec l'aide du département et de la SNCF, Etat et région annonçaient un investissement de 3,81 millions d'euros dans six gares, dont celle de Châtillon-sur-Seine, dans le nord de la Côte-d'Or, la première en France pour le fret de bois (125.000 tonnes par an).

A Saulieu (Côte-d'Or), dans le massif du Morvan, un investissement de 752.000 euros a ainsi transformé la vieille plate-forme en une "infrastructure moderne et performante au service de la filière", selon le préfet Daniel Cadoux.

La plate-forme, avec deux voies de 240 m qui permettent de charger un train complet de 20 wagons, a été bitumé, l'éclairage est flambant neuf et un système de traitement des eaux a été installé. Un "pesage au défilé", en phase d'expérimentation, permet, grâce à des capteurs électroniques, de connaître le tonnage transporté dans les wagons en faisant rouler le convoi à 10 km/h, d'où un gain de temps appréciable.

Ayant été l'un des massifs les moins touchés en décembre 1999, le Morvan est devenu le grenier à bois de la France, fournissant les industries papetières de tout l'hexagone mais aussi les industries de transformation de l'Italie ou des autres "pays chauves" d'Europe. En 2002, le trafic s'est élevé à 17.000 tonnes et l'objectif est d'atteindre les 40.000 tonnes d'ici à 2004.

Pour les professionnels de la filière, cette modernisation des "gares bois" est saluée comme le signe d'un renouveau de la filière. "Ces gares à bois sont le lien entre les fonds du bois où nous sommes, nous les forestiers, et le reste du monde", dit Jean-Louis Guérin, directeur-adjoint du centre régional de la propriété forestière.

Jusqu'alors, ces "gares bois", qui doivent pouvoir recevoir les camions venant charger les trains, étaient délaissés, à l'image d'une filière morcelée et peu compétitive. "On avait le sentiment d'entrer dans un no man's land utilisé de façon anarchique par les chargeurs", note Patrick Gerthoffer, le directeur de l'agence commerciale fret filière bois pour la direction de Dijon, qui regroupe la Bourgogne et la Franche-Comté.

"Certains esprits chagrins pourront regretter que les bois partent à l'exportation sans être transformés sur place, mais cette modernisation permettra d'attirer les investissements", affirme M. Guérin.

Le député UDF de la circonscription, François Sauvadet, souligne les progrès réalisés dans la première transformation, le sciage, même s'il reconnaît qu'il en reste à faire dans la deuxième, ce qui permettrait une valeur ajoutée supérieure.


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