Le projet d'un nouvel aéroport en Midi-Pyrénées provoque des inquiétudes

Après les élus locaux lundi, c'était au tour des professionnels mardi et des associations mercredi d'assister à Toulouse à la présentation organisée par le préfet de région des premières études sur "l'avenir de la plateforme aérienne régionale".

Six études ont été menées dans le cadre du contrat de plan Etat-Région 2000-2006 pour faire face au doublement attendu du trafic de Toulouse-Blagnac d'ici à 2015.

Outre la redistribution d'une partie des trafics vers des aéroports périphériques, les bureaux d'études évoquent huit sites possibles pour un nouvel aéroport et en privilégient quatre: Fronton et Vacquiers dans le vignoble frontonnais, à une trentaine de kilomètres au nord de Toulouse, Monbéqui dix kilomètres plus au nord dans le Tarn-et-Garonne, et Mazères, à 50 km au sud de Toulouse.

"Après avoir exporté leurs déchets vers les zones rurales, maintenant Toulouse et Bordeaux veulent y exporter leurs nuisances sonores", déplore Christian Birol, président de l'Uminate en Tarn-et-Garonne et du Conseil permanent régional des associations d'environnement (Coprae).

Comme la plupart des associatifs présents mercredi, M. Birol regrette que "dans les études, on n'ait pris en compte que les intérêts des grands centres urbains et des lobbys aéronautiques".

Plus largement et malgré les dénégations du préfet Hubert Fournier, les associations ont l'impression que tout est déjà joué. "On a demandé à des bureaux d'études de justifier un projet et on nous met devant le fait accompli, en nous disant de choisir une solution plutôt que l'autre, mais il n'y a aucun raisonnement en amont sur les véritables besoins", pour Michel Buys de l'association écologiste Les Amis de la Terre.

Pour lui, comme pour de nombreux autres, il est urgent d'inverser la tendance: "Il n'est pas soutenable que le trafic aérien continue à s'accroître comme ça. J'aimerais que vous preniez en compte dans vos études le coût du pétrole, qui va bientôt doubler, tripler ou quadrupler, tout comme le développement du rail".

La liaison ferroviaire à grande vitesse entre Paris et Toulouse revient souvent sur les lèvres de l'assistance, qui la juge plus efficace, moins coûteuse et moins nuisible à l'environnement.

Si certains s'inquiètent des nuisances sonores induites par un nouvel aéroport - "Ne venez pas mettre vos bruits d'avion sur nos bruits d'oiseaux" -, d'autres, comme les habitants du vignoble frontonnais, craignent pour leur terroir.

"Dans le Frontonnais, au moins il y a une valeur sûre, c'est le vin. Commencez à acheter des bouteilles, elles seront bientôt collector!", lance, faussement ironique, Jean-Marc Pieralli du collectif Pas d'aéroport à Fronton.

Les professionnels, réunis mardi, ne se sont pas montrés plus enthousiastes. "Implanter une piste avec son réseau d'acheminement routier morcelerait la zone AOC et tuerait tout bonnement le vignoble", confiait Hugo Cavagnac, du syndicat des vignerons de Fronton.

"On ne délocalise pas un vignoble, c'est pas Coca-Cola", poursuivait-il. On ne peut pas transférer le sol, les cours d'eau, le climat... Le patrimoine d'une AOC est un patrimoine millénaire".


Partager
Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole