Matières grasses végétales : aubaine pour des Maliennes

Les 2.250 femmes de l'Union de Zantiébougou (près de 200 km au sud de Bamako), aux méthodes artisanales, entendent saisir cette occasion pour se tourner davantage vers l'exportation.

Elles comptent vendre notamment aux fabricants de chocolat leur beurre de karité, utilisé jusque-là pour la cuisson, le massage, les cheveux, la pharmacopée et contre la fatigue musculaire.

Quelques commandes sont déjà arrivées d'Espagne et des Etats-Unis, affirment-elles.

L'Union européenne a décidé d'autoriser à partir d'août la commercialisation sous l'appellation "chocolat" de produits contenant jusqu'à 5% de matières grasses végétales autres que le beurre de cacao (huile de palme, de karité...).

Avec plusieurs dizaines de millions d'arbres de karité, selon les chiffres officiels, le Mali est, avec le Burkina Faso, l'un des gros producteurs mondiaux d'amandes et de beurre de karité.

L'Union féminine de Zantiébougou, qualifiée par des visiteurs étrangers d'"exemple d'association qui marche", fonctionne avec l'appui financier de deux organisations non gouvernementales (ONG) maliennes: l'Association malienne pour la promotion des jeunes (AMPJ) et la Fondation pour le développement en Afrique (ADF).

Avec les millions de francs CFA dégagés par ces deux ONG, l'Union est devenue autonome sur le plan financier, explique Yacinthe Fané, gestionnaire du centre.

Une partie du bénéfice annuel recueilli par ces femmes est réinvesti dans la production et une autre partie est déposée sur un compte d'épargne.

Le processus pour l'obtention du produit fini du karité n'a aucun secret pour Mariam Ouattara, la quarantaine entamée, et ses soeurs.

En amont, les 2.250 femmes regroupées en 15 sous-associations font la cueillette des nombreux fruits de la région.

Le karité ne commence à produire que 15 à 30 ans après sa première pousse, mais il a l'avantage d'avoir une durée de vie de 150 ans et de ne nécessiter aucun entretien particulier, explique Mariam Ouattara.

Dépulpage des noix, ébouage, séchage dans un four traditionnel, décorticage, broyage au moulin des noix, purification des noix jusqu'à la mise en boîte: les femmes interviennent à chaque étape de la transformation du karité.

"Mais notre problème aujourd'hui, c'est d'avoir une machine à travers laquelle on peut extraire directement le beurre de karité à partir des amandes parce que jusqu'à présent nous utilisons la méthode traditionnelle", reconnaît toutefois Mariam Ouattara, soulignant également qu'avec cette "machine moderne nous pourrons produire jusqu'à 4O tonnes de beurre de karité par an".

Les autorités nationales "conscientes" des enjeux pour la croissance de l'économie malienne se sont déjà engagées à réorganiser la filière.

Récemment, un atelier a regroupé le ministère malien de la Promotion de la femme, le Centre canadien d'étude et de coopération internationale, (CECI) et le Centre d'analyse et de formulation de politique de développement.

Selon les conclusions de cette rencontre, 80% des revenus des femmes en milieu rural proviennent du karité extrait notamment au sud du Mali.

La création d'une cellule interministérielle pour la promotion du karité sous un label malien et l'organisation de toutes les femmes en regroupements féminins ont également été décidées.


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