Union Européenne et Etats-Unis tentent de relancer des négociations enlisées

Ce document a été soumis dans la soirée à Genève aux 144 autres Etats membres de l'OMC, qui devront l'entériner.

Le commissaire européen au Commerce Pascal Lamy a jugé qu'il peut permettre de boucler "la moitié de la négociation" agricole, dans une déclaration à l'AFP. "Il reste à faire l'autre moitié, la négociation des chiffres", qui n'interviendra qu'après Cancun, a-t-il ajouté.

Pour le directeur général de l'OMC Supachai Panitchpakdi, il s'agit d'un "début nécessaire mais pas encore suffisant".

Le principal négociateur américain, Allen Johnson, a fait valoir que cette initiative "ne prétendait pas résoudre tous les problèmes ni répondre à toutes les questions".

La proposition a suscité des premières réactions prudentes, voire sceptiques, de la part d'autres pays membres.

"Cela ne prend pas en compte les intérêts de nos agriculteurs", a affirmé l'ambassadeur indien auprès de l'OMC K.M. Chandrasekhar.

"Nous espérons que ce document n'est pas à prendre ou à laisser", a déclaré son homologue canadien Sergio Marchi.

L'ambassadeur brésilien Luiz Felipe da Seixas Correa a indiqué avoir "certaines inquiétudes" en ce qui concerne l'accès au marché et les subventions à l'exportation.

L'agriculture est la clé des négociations en cours à l'OMC, dans le cadre du cycle ouvert à Doha (Qatar) en novembre 2001 pour libéraliser le commerce mondial. Ces négociations portent aussi sur les services et l'accès aux marchés des produits industriels.

Depuis des mois, elles achoppent sur la réduction des mesures de soutien interne aux agriculteurs des pays riches ainsi que sur les subventions directes ou déguisées que ces pays accordent à leurs exportations.

Très critiqués pour le haut niveau de protection de leur agriculture, l'UE et les Etats-Unis avaient annoncé fin juillet vouloir avancer une proposition commune dès la reprise à Genève des pourparlers préparatoires de Cancun.

La proposition commune américano-européenne traite de tous les aspects des négociations agricoles, dont les trois dossiers les plus litigieux: l'accès aux marchés, les mesures de soutien internes aux agriculteurs et les subventions à l'exportation.

Elle ne stipule pas que toutes les subventions à l'exportation doivent être éliminées, ce qui peut être considéré comme une concession faite à l'UE. Elle prévoit cependant de supprimer ces subventions pour certains produits d'un intérêt particulier pour les pays en développement.

Jusqu'ici, les négociations sur l'agriculture ont piétiné, les délais fixés à Doha ayant été dépassés les uns après les autres.

Washington et de grands pays exportateurs comme l'Australie et l'Argentine d'une part, et Bruxelles d'autre part, se sont opposés à propos de la réduction des subventions à l'agriculture et des droits de douane sur les produits agricoles.

Les Etats-Unis et les 18 pays du Groupe de Cairns (qui comprend le Canada, le Brésil, l'Australie et l'Argentine) se sont dits partisans d'une large ouverture des marchés agricoles.

L'Union européenne et le Japon ont adopté en revanche une approche plus prudente, prenant en compte le rôle de l'agriculture dans la protection de l'environnement et dans la sécurité alimentaire.

A Cancun (Mexique), du 10 au 14 septembre, les ministres du commerce des pays membres de l'OMC dresseront un bilan à mi-parcours du cycle de Doha, qui doit se conclure avant le 1er janvier 2005.


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