Les propositions du G21 sont erronées, selon les Européens

"Dans certains domaines, ces propositions sont erronées mais nous sommes prêts à en débattre. Certains éléments sont très déséquilibrés", a commenté Gregor Kreuzhuber, le porte-parole du commissaire européen à l'agriculture Franz Fischler. "Nous sommes d'accord pour accorder des avantages aux pays en développement mais nous avons le sentiment que certains puissants exportateurs veulent créer pour eux-mêmes une situation qui verrait le monde développé tout donner et eux-mêmes passer à la caisse", a-t-il expliqué au premier jour de la conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) dans la station balnéaire mexicaine.

Le Groupe des 20, passé à 21 membres mardi avec le ralliement de l'Egypte, est né de la riposte de certains pays en développement à la proposition commune déposée le 13 août dernier par l'Union Européenne et les Etats-Unis pour sortir de l'impasse la négociation agricole. Le dossier agricole est considéré comme l'élément clef pour le succès ou l'échec du cycle de négociations commerciales multilatérales lancé à Doha en novembre 2001.

Le document des 21, présenté initialement à Genève le 25 août, insiste presque exclusivement sur les engagements que devraient prendre les pays avancés, en particulier l'élimination complète des subventions à l'exportation.

Les Européens estiment qu'une libéralisation radicale du commerce agricole ne bénéficierait, parmi les pays en développement, qu'à une poignée de grands exportateurs disposant de forts avantages comparatifs comme le Brésil ou l'Argentine.

M. Kreuzhuber a rappelé les études de la Banque Mondiale qui souligent que la suppression des barrières entre pays du Sud aurait un impact encore plus important sur le développement. Rappelant les efforts persistants entrepris par l'Europe pour réformer la PAC (politique agricole commune) afin de réduire son impact négatif sur les échanges internationaux, le porte-parole européen à regretté que ces efforts ne soient pas reconnus par les critiques de l'UE.

"Si nous ne baissons pas le niveau de la réthorique pour discuter du fond, nous n'aurons pas d'accord. Si vous voulez un accord, vous ne pouvez pas camper sur des positions extrêmistes", a-t-il lancé à l'intention du G21.