Rencontres tous azimuts, sans percée, à la conférence de l'OMC

Tant le négociateur américain, le représentant pour le Commerce Robert Zoellick, que l'Européen, le commissaire au Commerce Pascal Lamy, ont insisté sur le fait que la balle était maintenant dans le camp des pays en développoment qui doivent préciser leurs demandes.

Des rencontres tous azimuts se sont déroulées dans la nuit de jeudi à vendredi entre les membres du G21 (incluant le Brésil, la Chine et l'Inde), l'Union européenne, les Etats-Unis et le groupe de Cairns représentant les gros exportateurs agricoles.

Ces rencontres ont eu lieu sous l'égide du "facilitateur" des négociations sur l'agriculture, le ministre du Commerce singapourien George Yeo.

M. Yeo, qui préside le groupe de travail sur l'agriculture, devait soumettre un texte de consensus à l'issue d'une nouvelle réunion prévue à 16h00 locales (21h00 GMT) vendredi, selon le porte-parole de l'OMC Keith Rockwell.

"Mais lorsque les divergences sont aussi grandes, il est très difficile de trouver un terrain d'entente", a reconnu M. Rockwell, avertissant que le texte risque d'être "hybride" et largement "entre crochets", c'est à dire amendable.

En résumé, le "facilitateur" a constaté "quelques indices de flexibilité" de la part des 146 pays membres, "mais les joueurs continuent à dissimuler leurs cartes", selon M. Rockwell.

Et pour éviter une guerre des tranchées, les deux grands blocs, l'UE et les Etats-Unis ont mis la pression vendredi sur les pays en développement.

L'ambassadeur canadien auprès de l'OMC, Sergio Marchi, de son côté s'est placé en acteur potentiel de rapprochement entre les blocs.

"C'est vraiment important de construire des ponts et non d'ériger des blocs" entre les pays aux intérêts diamétralement opposés sur la question des subventions aux exportations, a-t-il affirmé ajoutant que le Canada pouvait "être un pont potentiel" entre les parties.

Washington de son côté a été très clair en dénonçant la politique du G21 et de son porte-parole, le Brésil, qui veut parler au nom de tous les pays en développement à Cancun, selon eux.

"Le porte-parole du groupe G21 n'est pas le porte-parole des pays en développement et beaucoup de ces derniers nous ont dit la même chose", a affirmé l'adjoint au représentant américain pour le Commerce, Peter Allgeier.

Le G21 s'était imposé le 27 aôut dernier en déposant une proposition concurrente à l'initiative américano-européenne sur l'agriculture annoncée le 13 aôut.

"Nous avons indiqué très clairement ce que nous sommes prêts à faire: réduire les subventions à l'exportation, réformer de façon substantielle nos politiques d'aides et ouvrir significativement les marchés", a souligné M. Allgeier. "La question maintenant est de savoir ce que les autres pays sont prêts à faire dans ces trois domaines".

Même son de cloche côté européen. "Si les pays riches doivent manifestement en faire plus que les pays en développement, ceux-ci doivent également être prêts à mettre en cause leurs propres politiques protectionnistes", a indiqué vendredi le commissaire à l'Agriculture Franz Fischler.

Le texte du G21, qui demande une élimination complète des subventions à l'exportation des pays riches, n'offre pratiquement aucune contrepartie, selon les Européens et les Américains.

Enfin, dans les rues de Cancun le calme est revenu vendredi. Les différents mouvements altermondialistes préparaient activement une nouvelle marche pour samedi, avant-dernier jour de la conférfence.


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