Plusieurs régions défient l'autorisation de culture de soja transgénique

Le ministre paraguayen de l'Agriculture et du Bétail Antonio Ibanez a demandé au gouvernement brésilien de libérer la cargaison, affirmant être en négociations pour qu'elle soit rapidement débloquée. Le Brésil est le deuxième producteur et premier exportateur mondial de soja dont les ventes à l'étranger devraient lui rapporter plus de 10 milliards de dollars en 2004. L'opposition récente de deux Etats à la décision d'autoriser le soja transgénique est venue s'ajouter à des dissensions très fortes au sein même du gouvernement.
Le gouvernement du président de gauche Luiz Inacio Da Silva dit Lula a annoncé le 25 septembre qu'il autorisait la culture et la commercialisation de la récolte de soja génétiquement modifié de 2003-2004, en dépit de vives protestations de la ministre de l'Environnement Marina Silva et d'organisations de défense de la nature. En mars, Lula avait déjà autorisé à titre exceptionnel la vente au Brésil et à l'extérieur du pays, de la récolte de soja génétiquement modifié 2002-2003 pour éviter de fortes pertes aux cultivateurs du Rio Grande do Sul (sud du pays) qui l'avaient semée à partir de graines de contrebande venant d'Argentine.
Cette récolte plantée illégalement s'était élevée à 6 millions de tonnes pour une valeur de 300 millions de dollars. La décision ces derniers jours de l'Assemblée législative du Parana et du gouvernement de Mato Grosso d'interdire de semer le soja transgénique, a des conséquences importantes. Le Mato Grosso génère 25% de la production brésilienne de soja qui devrait atteindre 60 millions de tonnes en 2003-2004 et la décision du gouverneur de la région, Bladimiro Maggi, est d'autant plus surprenante que sa famille est le principal producteur mondial de soja. "Je suis totalement favorable aux transgéniques mais on ne peut pas violer les lois en vigueur", s'est justifié M. Maggi au journal spécialisé Valor, mercredi.
Un troisième Etat sur les 27 que compte le Brésil pourrait s'aligner sur cette position, c'est celui de Minas Gerais (sud-est) dont le gouverneur Aecio Neves a indiqué étudier la possibilité d'interdire de planter du soja modifié génétiquement. Jusqu'à présent, le plus déterminé a été le gouverneur du Parana, Roberto Requiao, qui veut que son Etat soit "sans transgénique". Il a suspendu les exportations de soja brésilien à travers le port de Paranagua jusqu'à identification exacte de la provenance du soja.
Les camions arrivant du Paraguay et d'Etats voisins sont également bloqués jusqu'à ce qu'ils prouvent l'origine du soja. Dans ce contexte tendu, le gouvernement brésilien a annoncé mercredi qu'il présenterait le lendemain devant le Congrès une loi sur la "bio-sécurité". Le projet créera notamment un Conseil national de bio-sécurité qui sera chargé de conseiller le gouvernement dans l'élaboration de politiques en la matière. Le rôle du panel sera donc aussi d'aider l'exécutif à prendre une décision définitive concernant la culture du soja génétiquement modifié.


Partager
Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole