José Bové attend de pied ferme son éventuelle incarcération

"Je n'ai toujours aucune nouvelle", a déclaré samedi à l'AFP José Bové, interrogé par téléphone. "Nous en sommes toujours au même point, donc j'attends chez moi que l'on vienne m'apporter une convocation ou que l'on vienne m'arrêter", a poursuivi le syndicaliste.

Depuis plusieurs jours, le célèbre paysan du Larzac ne s'éloigne plus de son domicile aveyronnais, dans l'attente d'une probable décision de la justice.

Pour cause "d'arrestation imminente", il a ainsi choisi lundi de ne pas se rendre à Paris, où une délégation de la Confédération paysanne était reçue par le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard.

Condamné à six mois de prison ferme en 2001 pour la destruction de plants de riz transgénique dans un laboratoire de l'Hérault, José Bové se trouve aujourd'hui sous le coup d'une peine totale de dix mois de prison depuis la décision, le 26 février, de la cour d'appel de Montpellier de révoquer pour moitié le sursis de huit mois prononcé en 1998 par le tribunal correctionnel d'Agen pour des faits similaires.

Après son refus d'accepter tout aménagement de sa peine, le procureur général de la cour d'appel de Montpellier a récemment fait savoir à ses avocats qu'il avait l'intention de faire exécuter cette condamnation "d'ici à la fin du mois de juin", selon José Bové.

C'est donc à son domicile qu'il a choisi d'attendre la justice. Plus question, comme il l'avait fait lors de sa précédente incarcération en juin 2002, de rallier de son plein gré, au milieu d'une pétaradante et très médiatique caravane de tracteurs, la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelonne (Hérault).

"Quoi qu'il arrive, il est hors de question que je réponde à une éventuelle convocation m'ordonnant de me présenter à une maison d'arrêt", a déclaré José Bové. "Je ne collaborerai pas avec la justice, c'est à elle d'assumer ses responsabilités. Il faudra venir me chercher", a-t-il assuré, précisant toutefois qu'il n'était pas dans son intention de "fuire à l'étranger" ou encore d'"entrer dans la clandestinité".

José Bové a également indiqué qu'il n'avait "aucune nouvelle" de la demande de grâce présidentielle, signée selon lui par plus de 800.000 personnes. "Là encore, la balle est dans le camp de l'Elysée", a-t-il estimé.

Au début de la semaine, un "comité de veille" s'est réuni à Millau autour de ses soutiens locaux de la Confédération paysanne, épaulés pour la circonstance par plusieurs organisations syndicales, pour mettre en place un "comité d'accueil", selon l'un de ses voisins et membre de la Confédération paysanne, Jean-Emile Sanchez.

Si aucun détail des préparatifs de la "réception" n'a filtré, José Bové a lui-même fait savoir qu'il ne serait pas seul "lorsque les gendarmes viendront (le) chercher". "Beaucoup de gens seront là pour manifester pour dénoncer mon incarcération, c'est sûr", a-t-il confié.


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