Le champion du combat contre les OGM, emprisonné

Cette opération spectaculaire a provoqué un tollé dans les milieux syndicalistes, mais aussi dans les partis de gauche, le Premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande jugeant les méthodes employées "choquantes".

De son côté, le gouvernement, et le parti chiraquien (UMP) ont justifié cette arrestation, le ministre de la Justice Dominique Perben, reprochant à M. Bové "sa volonté de ne pas collaborer avec la justice.

Mais M. Perben n'a pas non plus exclu une grâce présidentielle à l'occasion du 14 juillet, la fête nationale française.

Connu dans le monde entier pour son combat contre la globalisation et les organismes génétiquement modifiés (OGM), le porte-parole du syndicat Confédération paysanne, âgé de 49 ans, a été arrêté dans sa bergerie près de Millau, qui avait été encerclée par les gendarmes.

Son avocat, Me François Roux, et ses partisans ont dénoncé les conditions de son arrestation. Me Roux annoncé qu'il allait porter plainte pour violation de domicile après cette "opération commando", affirmant que les gendarmes avaient défoncé la porte de la ferme avant d'interpeller José Bové.

José Bové est sous le coup d'une peine de dix mois d'emprisonnement ferme pour deux actions anti-OGM, en 1998 et 1999 dans le sud de la France.

Porte-drapeau du mouvement altermondialiste, -un mouvement qui récuse désormais le qualificatif "anti-mondialiste"-, le syndicaliste à l'épaisse moustache s'est fait connaître bien au delà des frontières françaises par son combat pour une agriculture "raisonnée", respectueuse des paysans et consommateurs.

La Confédération paysanne a appelé à manifester devant "toutes les prisons de France", pour protester contre cette arrestation.

"J'appelle tous les citoyens qui sont contre les OGM à manifester bruyamment devant toutes les prisons de France et tous les champs où se déroulent des essais OGM", a déclaré un porte-parole du syndicat, Dominique Soullier.

"On attend que la France bouge", a ajouté le porte-parole, en dénonçant "la façon dont José Bové a été arrêté". Dans un communiqué, le ministère de la Justice a expliqué avoir "logiquement ordonné l'arrestation et l'incarcération" de José Bové, qui avait "refusé de se présenter en avril dernier devant le juge d'application des peines" et "défié l'autorité judiciaire" en "rappelant qu'il ne collaborerait pas avec la justice".

José Bové avait connu la célébrité en 1999, après avoir organisé à Millau, tout près de son village, le "démontage" du chantier d'un restaurant McDonald, symbole de la "bouffe industrielle". Ce coup d'éclat lui avait valu quarante-quatre jours de prison, qu'il avait purgés en 2002, ralliant l'établissement pénitentiaire à la tête d'une caravane de tracteurs.

En 2001, José Bové avait été condamné à six mois de prison ferme pour la destruction de plants de riz transgénique dans un laboratoire du sud de la France. Il se trouve aujourd'hui sous le coup d'une peine de dix mois de prison depuis la décision, le 26 février, de la cour d'appel de Montpellier de révoquer le sursis dont il avait bénéficié pour une peine antérieure.

Il s'était retiré depuis plusieurs jours dans sa bergerie, après avoir refusé tout aménagement de peine, attendant que les gendarmes viennent l'arrêter.

Pris de cours par son arrestation, les sympathisants de José Bové n'ont pas pu mettre en place le "comité d'accueil" qu'ils promettaient aux gendarmes.


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