Les Quinze ajournent au 17 juin leurs négociations sur la réforme de la PAC

"Nous avons décidé de suspendre nos travaux que nous reprendrons mardi à 15H00 (13H00 GMT)", a déclaré à la presse le ministre français de l'Agriculture Hervé Gaymard, au sortir vers 23H30 (21H30 GMT) d'un dîner avec ses homologues des Quinze, des dix futurs membres de l'UE et le commissaire européen Franz Fischler.

"C'est une bonne opportunité pour la réflexion dans les délégations", a commenté de son côté le porte-parole de M. Fischler, indiquant que la présidence grecque présenterait à la reprise des discussions "un nouveau papier de compromis".

Les deux hommes se sont félicités de l'ambiance positive qui a prévalu selon eux au cours au cours du repas de jeudi soir, qui réunissait les seuls ministres sans leurs collaborateurs.

M. Gaymard a parlé d'un "très bon climat", dans lequel "chacun a montré sa volonté politique d'aboutir".

Il a voulu y voir "un triple message positif" à l'attention des agriculteurs et de l'opinion publique européenne, ainsi qu'un "signal politique à l'attention du reste du monde", à trois mois de la conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en septembre à Cancun (Mexique).

Il a insisté sur la conviction "du côté des Etats membres, qu'il ne devrait y avoir ni vainqueur ni vaincu" à l'issue de la négociation et s'est félicité d'une "attitude plus constructive" de la Commission européenne, au projet desquels Paris s'est largement opposé depuis un an.

Le porte-parole de M. Fischler, citant le commissaire, a lui aussi fait état d'une "atmosphère extrêmement bonne" entre les convives.

"Tout le monde est tombé d'accord pour une réforme et tout le monde est d'accord aussi que cette réforme devrait être valable pour les dix prochaines années afin de donner une perspective à l'agriculture" européenne, a-t-il ajouté.

Le porte-parole de M. Fischler a néanmoins souligné que "de nombreux détails restaient à régler" avant d'arriver à un accord global sur la réforme de la PAC, aussi bien sur le découplage entre les aides directes aux agriculteurs et le niveau de production que sur les réformes des secteurs des céréales et du lait.

Il a estimé qu'une absence d'accord pour ces deux productions poserait "un problème énorme dans quelques années pour le budget" de la PAC.

Le ministre français a pour sa part refusé de spéculer sur l'issue des discussions qui reprendront mardi. "Nous rentrerons dans une phase qui pourrait être alors la phase finale des négociations", a-t-il dit.

M. Gaymard a de nouveau catégoriquement récusé l'idée d'une interférence des négociations sur la réforme de la PAC avec le sommet européen de Salonique (Grèce) qui s'ouvrira jeudi prochain.

"C'est une fausse question. Il est clair que cette négociation agricole restera de la compétence du Conseil des ministres de l'Agriculture. Qu'elle se termine avant ou qu'elle se poursuive pendant le sommet de Salonique est relativement indifférent", a-t-il estimé.