La Commission ne franchira pas "certaines lignes rouges"

Les ministres de l'Agriculture de l'UE doivent se retrouver mercredi pour une troisième série de négociations sur la réforme de la politique agricole commune (PAC), après avoir dû ajourner deux fois leurs pourparlers faute de progrès suffisants.

Bruxelles est prêt à "bouger dans la mesure où le noyau dur de nos propositions est préservé", a expliqué le porte-parole. "Il y a certaines lignes rouges que la Commission ne pourra pas traverser", a-t-il ajouté devant la presse, refusant d'entrer dans les détails.

Le porte-parole a estimé possible qu'un accord soit conclu cette semaine, rappelant toutefois que la tâche ne serait pas facile.

Les débats butent avant tout sur deux aspects clés du projet de M. Fischler: le découplage, qui consiste à supprimer le lien entre le montant des aides directes versées aux agriculteurs et le niveau de leur production, ainsi que la baisse des prix d'intervention sur les céréales et les produits laitiers à partir desquels l'UE soutient les agriculteurs en cas de chute des cours.

La semaine dernière, le commissaire européen a fait des concessions à ses principaux adversaires, en acceptant le principe d'un découplage seulement "partiel", et non plus total comme il le souhaitait, ainsi que des baisses de prix moins importantes que prévu. Mais cela n'a pas suffi à débloquer la situation.

"Politiquement, M. Fischler estime qu'il ne serait pas du tout souhaitable de voter ou d'avoir des votes contre en général", a précisé mardi le porte-parole.

"Il n'a jamais été dans l'intention politique de la Commission d'isoler un Etat membre", a-t-il insisté. "Je ne parle pas seulement de la France, il y a pas mal d'autres Etats membres qui ont eu pas mal de craintes, comme l'Espagne et l'Irlande", a-t-il ajouté.

"Il faut essayer de convaincre les Quinze", a-t-il poursuivi, refusant toutefois d'exclure totalement le recours à un vote au sein du conseil des ministres.