Les Quinze de nouveau autour de la table pour tenter de réformer la PAC

Deux réunions ont déjà dû être ajournées en l'espace de quinze jours, les ministres n'étant pas parvenus à rapprocher suffisamment leurs positions.
Le commissaire européen à l'Agriculture, Franz Fischler, s'est montré confiant mercredi dans les chances d'accord. "Je pense que nous aurons un accord à la fin de ce conseil, mais combien de temps ce conseil durera, je n'en sais rien", a déclaré M. Fischler, qui a été sifflé à son arrivée par une cinquantaine de d'agriculteurs rassemblés devant le bâtiment où se tient la réunion.

"On a l'impression que tout le monde veut boucler un accord", a confirmé une source européenne. Les Quinze et la Commission restent divisés notamment sur deux aspects clés du projet de réforme de M. Fischler: le découplage, qui consiste à supprimer le lien entre les aides directes versées aux agriculteurs et le niveau de la production, ainsi que la baisse des prix d'intervention sur les céréales et les produits laitiers, à partir desquels l'UE soutient les agriculteurs en cas de chute des cours.

Assez rapidement après le début de la réunion de mercredi, les ministres se sont retrouvés en session restreinte avec le commissaire et la présidence grecque de l'UE, afin de discuter des principales préoccupations des Etats membres.

"Chacun devra mettre cartes sur table, la Commission aussi, cela peut prendre des heures", a-t-on estimé dans l'entourage de M. Fischler. Selon cette source, l'objectif est de dégager un "compromis avec tout le monde et pas seulement avec la France", l'un des pays les plus critiques vis-à-vis du projet de réforme.

"Nous devons avoir une discussion ouverte et franche" et arrêter les rencontres "bilatérales" qui peuvent entraîner une certaine "suspicion si tout le monde n'a pas le même niveau d'information", a expliqué à son arrivée M. Fischler, qui avait beaucoup recouru à ces tête-à-tête la semaine dernière.

Le Conseil des ministres a repris sur la base du compromis présenté jeudi dernier par la Commission et la présidence. Les dernières propositions de la Commission avait été jugées "pas acceptables" par le président français Jacques Chirac, à l'origine de la suspension du précédent conseil.

Mardi, à la veille de la reprise des discussions, le président français s'est entretenu avec le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi sur la réforme de la PAC, a annoncé Rome, sans toutefois entrer dans les détails de l'entretien. L'Italie doit prendre la présidence de l'UE à partir du 1er juillet.

Le ministre français de l'Agriculture, Hervé Gaymard, a de son côté estimé mardi que les négociations reprendraient "avec la même résolution, mais aussi avec la même volonté d'aboutir pour tracer des perspectives durables pour les paysans d'Europe et de France".

Dans un entretien accordé au quotidien Frankfurter Rundschau, la ministre allemande de l'Agriculture, Renate Kuenast, a pour sa part mis en garde contre un nouvel échec à Luxembourg, soulignant que l'UE ne devait pas arriver "les mains vides" à la réunion ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en septembre à Cancun (Mexique).

Washington a récemment rejeté sur l'UE la responsabilité de l'impasse des négociations à l'OMC, en affirmant qu'une réforme des subventions versées aux agriculteurs européens était la clé d'un accord.


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