"L'Iran a atteint le seuil d'autosuffisance pour le blé", a déclaré le vice-ministre de l'Agriculture, Abdolmehdi Bakhshandeh, "étant donné l'augmentation considérable des surfaces cultivées en blé, l'Iran n'aura plus besoin d'en importer l'an prochain, pour la première fois depuis des décennies". L'Iran passe pour avoir été le premier importateur mondial de blé, une dépendance d'autant plus insupportable que le pain, fortement subventionné, est l'aliment de base des Iraniens, avant le riz.
En particulier, la sécheresse de 1999-2001 a contraint à acheter à l'étranger, surtout au Canada, à l'Australie, à l'Argentine et à la France, plus de six millions de tonnes par an en moyenne, pour 750 millions de dollars. Les importations ont été limitées selon des chiffres officiels à 2,795 millions de tonnes en 2002 et 520.000 tonnes en 2003 grâce à une augmentation de la production nationale. La production locale devrait atteindre 14 millions de tonnes en 2011.
Comme une bonne partie de l'économie iranienne, le pain bénéficie de subventions: l'une, directe, à l'importation du blé à des taux préférentiels, l'autre indirecte sur le prix de vente de la farine aux boulangers. Ces subventions favorisent le gaspillage (estimé communément à 30% de la farine consommée), auquel personne n'ose vraiment proposer de remédier en augmentant le prix du pain. Le prix moyen à l'unité du pain subventionné s'élève à 500 à 750 rials (0,06 0 à 0,09 USD). Le gouvernement iranien a ainsi alloué 15.302 milliards de rials (1,832 milliards de dollars) de subventions au pain pour l'année iranienne en cours (achevée en mars 2004).
Certains experts économiques mettent en garde cependant contre le danger que l'autosuffisance n'accroisse la consommation. L'agriculture représente environ un quart du PIB iranien et emploie environ un quart des actifs. En 2002, 6,2 millions d'hectares étaient dédiés au blé, soit la moitié des terres agricoles. |
