La SPA part en guerre contre les trafics d'animaux

"Chiens et chats venus des pays de l'Est, caméléons, singes et varants d'Afrique ou d'Amérique latine sont le nouveau combat de la SPA", explique le vétérinaire Serge Belais, président de la Société.

C'est pourquoi l'association est décidée à faire pression sur les pouvoirs publics pour obtenir ne serait-ce que la simple application des lois existantes en matière de trafic d'animaux.

Sur le million de chiots naissant en France chaque année, seuls 200.000 sont répertoriés par la Société centrale canine, responsable du tatouage. Reste une nébuleuse de 800.000 chiots dont on ignore la provenance.

"Nous ne pouvons plus continuer à récupérer en fin de parcours tous ces animaux importés. Il suffirait d'appliquer les lois, mais les trafiquants savent parfaitement qu'ils ne risquent qu'une amende et n'iront pas en prison", reconnaît M. Belais.

Dans les pays de l'Est, une "véritable production industrielle" de chiens et chats s'est développée. "Pour rentrer dans l'Union européenne, il faut une identification: actuellement le +blanchiment+ se fait par la Belgique et les Pays-Bas qui sont devenus la plaque tournante du trafic", explique-t-il.

Avec l'élargissement de l'Europe et l'ouverture des frontières, le pire est à craindre, avertit ce professionel.

S'y ajoute l'engouement pour les "NAC" (nouveaux animaux de compagnie), une appellation refusée par le président de la SPA. "Ils ne sont ni nouveaux, ni de compagnie", s'insurge-t-il. "Le chien de prairie, a fait une petite percée en France. Mais quand les gens se sont aperçus qu'il rongeait les fils électriques, était agressif et mordait, ils s'en sont débarrassés", raconte M. Belais.

Faute de moyens, difficile de lutter. Les services vétérinaires, régulièrement sollicités par la SPA, ne disposent que d'un petit nombre d'inspecteurs.

Heureusement, l'association dispose d'une arme secrète: la cellule anti-trafic. Les "détectives" de la SPA, qui traquent les escrocs, épluchent les petites annonces et vont jusqu'à faire des planques pour monter les dossiers avant de les adresser à la gendarmerie.

"Nous avons fiché 4.000 noms de délinquants, dont des éleveurs, des responsables d'animaleries, des convoyeurs", confie M. Belais.

La SPA a d'ailleurs décidé de relancer l'activité de cette cellule en lui donnant des moyens supplémentaires.

Selon M. Belais, "la solution passe par la sensibilisation du grand public, des politiques et des juges. Nous avons quand même la petite satisfaction de voir que les juges ne classent plus systématiquement les dossiers sans suite", concède-t-il. Récemment, un important trafic de chiens en provenance d'Europe orientale, mettant en cause plusieurs éleveurs et vétérinaires, a fini devant le tribunal correctionnel d'Angoulême.

Les 13 et 14 juin, auront lieu les 2èmes assises de la protection animale à Paris, organisées à l'initiative de la SPA, ainsi qu'une large campagne d'affichage.


Partager
Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole