Les viticulteurs bordelais redoutent plus la guerre qu'un boycott des USA

"Nous n'avons pas ressenti un ralentissement dans nos livraisons aux Etats-Unis, ni sur les prises de commandes. Les résultats avec nos partenaires sont plutôt positifs", a indiqué jeudi Jean-Louis Trocard, président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) lors d'une conférence de presse à Paris.

"Le risque encouru proviendrait beaucoup plus d'une guerre en Irak et de la détérioration de l'économie mondiale que d'un boycott des produits français par les Américains", a-t-il expliqué lors de la présentation du bilan de la campagne 2001/2002.

Aux Etats-Unis, les ventes de vins de Bordeaux ont enregistré en 2002 une progression "remarquable" de 28% à 170.000 hectolitres, même si cette progression n'atteint "que 13%" en valeur, en raison d'expéditions plus importantes de l'AOC régionale Bordeaux que de grands crus.

Les exportations (37% de la commercialisation totale) ont repris fortement l'an dernier, avec une hausse des volumes de 4% à 2,187 millions d'hectolitres et en valeur de +7% à 1,265 milliard d'euros.

Au sein de l'Union Européenne, dont les principaux marchés demeurent l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas et le Danemark, les ventes se sont accrues de 1% en volume mais de 8% en valeur.

Hors de l'UE, les amateurs de bordeaux se retrouvent essentiellement aux Etats-Unis, au Japon et au Canada. De belles progressions des ventes sont observées en Irlande (+15%), Corée du Sud (+32%), Russie (+11%), Taïwan (+52%) et Chine (+65%).

Avec 63% des ventes, le marché français a représenté un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros en 2002, contre 1,8 md EUR un an plus tôt. Dans la grande distribution, circuit privilégié dans l'Hexagone, avec une part de 43%, les ventes se sont légèrement effritées en volume (-1%).

Le chiffre d'affaires y a cependant progressé (+1,5%) en raison d'une diminution des achats de produits de moins de 1,5 euro la bouteille au profit de vins plus chers. Le prix moyen de vente en grandes et moyennes surfaces s'établit à 4 euros par bouteille (+3%). Les ventes dans le hard discount ont considérablement augmenté.

Au total, la commercialisation des vins de Bordeaux a atteint sur la campagne 2001/2002 5,92 millions d'hectolitres de vins vendus.

"Les fondamentaux des Bordeaux sont bons et nous nous sommes lancés dans une restructuration qui s'opère favorablement", a tenu à souligner M. Trocard. Le vignoble bordelais dispose d'un certain nombre d'atouts, notamment "une population et un vignoble rajeunis, un niveau de formation élevé, des efforts réalisés en matière de qualité, de recherche... et des entreprises de négoce en bonne santé financière", a-t-il dit.


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