Les publicités sur les produits "santé" dans le collimateur des autorités

Dans un entretien au Parisien à paraître mercredi, le secrétaire d'Etat à la Consommation Renaud Dutreil dénonce ce type de publicité, estimant que "beaucoup de gens crédules se font avoir par les produits présentés comme bénéfiques pour la santé". Il cite en exemple "les méthodes d'amincissement présentées comme rapides et indolores qui reviennent périodiquement et notamment quelques mois avant l'été" "En liaison avec le ministère de la Santé, l'objectif est d'accroître le pouvoir de police et de sanctions du gouvernement, renforcer les contrôles a posteriori qui permettraient de faire retirer toute publicité mensongère dans les 24 heures ou d'imposer des amendes aux marques concernées", précise le ministre.

Le Bureau de vérification de la publicité (BVP), organisme d'auto-contrôle des publicitaires pour les spots télévisés, planche d'ailleurs sur une recommandation destinée à éviter des publicités vantant des vertus sanitaires en omettant certains éléments nuisibles.

Le BVP songe notament à certains spots pour des barres chocolatées présentés comme un équivalent du lait mais qui ne citent pas les importants taux de sucre qu'elles contiennent, ou pour des hamburgers dont on oublie de parler de l'apport en graisses.
Dans son numéro à paraître mercredi, le magazine 60 millions de consommateurs s'attaque également aux allégations santé, devenues un enjeu économique important pour l'industrie agroalimentaire.

Il passe ainsi au crible yaourts au bifidus, céréales diététiques et jus de fruits "source de calcium" après avoir sélectionné 25 produits répartis en quatre grandes familles: produits laitiers, huiles et margarines, biscuits et céréales, eaux minérales et boissons.

Un jury d'experts, chercheurs, scientifiques et nutritionnistes, a étudié chaque produit qui fait l'objet d'une fiche détaillant la dénomination, l'allégation figurant sur l'emballage et le dossier du fabricant.

60 millions de consommateurs souligne notamment que tous ces produits ont un prix 20%, voire 40% à 80% plus élevé que ceux ne comportant pas d'allégation santé.