Le marathon des dégustations des primeurs 2002 s'ouvre à Bordeaux

Cette semaine, les grands crus ont déjà présenté leur vin aux négociants bordelais, première étape de la campagne des ventes en primeur qui consiste à mettre sur le marché du vin encore en barrique - principalement des grands crus classés mais aussi des châteaux de grande réputation.

Cette campagne, qui se déroulera jusqu'en juin, sert généralement de baromètre pour les prix du marché, même si les ventes en primeur ne représentent que 4 à 5% du volume de la production des Bordeaux. Un millier de vins seront dégustés, sur les quelque 12.000 exploitations viticoles en AOC, en Aquitaine.

L'an dernier, après le vent de folie qui avait soufflé sur les primeurs 2000, les prix des primeurs 2001 avaient baissé de 20% à 40 % selon les appellations et les marques.

Cette tendance risque de se confirmer pour le millésime 2002 dans un marché peu enthousiaste, de la chute du dollar par rapport à l'euro, de l'effondrement de la Bourse et de la guerre en Irak.

Alors que les propriétaires se préparent à fixer leurs prix, "il y a une réalité économique dont tout le monde devrait tenir compte", conseille Jean-Louis Trocard, le président du CIVB.

Pour un négociant de Saint-Emilion, "on devrait retrouver les prix de 95-96", avant la folle flambée qui a culminé en 2000 et "rares sont ceux qui parviendront à tirer leur épingle du jeu".

"Je pense que peu de prix pourront rester au même niveau qu'en 2001", souligne Stephan von Neipperg, propriétaire de Canon La Gaffelière, un grand cru de Saint-Emilion.

Pour les oenologues du CIVB, si, "globalement les vins rouges sont bien réussis", ils sont aussi, parmi les appellations les moins prestigieuses, "exagérément durs avec des finales un peu amères, dont la structure tannique risque de se fondre difficilement au vieillissement".

"Vin de terroir", pour les uns, "vin de vigneron" pour les autres, le millésime 2002 s'annonce hétérogène, après un été très pluvieux et malgré un mois de septembre exceptionnellement ensoleillé. Le rôle des dégustateurs, leurs notes et leurs coups de coeurs n'en seront que plus important cette année.

A la veille du "marathon" de la dégustation, les propriétaires ne veulent pas céder au pessimisme. "On est conscient que la situation économique mondiale n'est pas favorable mais le pire n'est jamais sûr", explique Patrick Maroteaux, président de l'Union des grands crus de Bordeaux.

"Le marché se fait jusqu'au mois de juin, il faut donc laisser du temps au temps", souligne le président du CIVB.

"Quand on parle de primeurs, on parle de produits de luxe et il y aura toujours une clientèle pour acheter", tempère-t-on au syndicat des Négociants en vins et spiritueux de Bordeaux.

Le nombre élevé de participants à cette semaine de dégustation est perçu comme un premier signe encourageant, malgré la défection de nombreux Américains en raison de la guerre. Ainsi le très influent critique américain Robert Parker a-t-il décidé de reporter sa visite "à la demande de sa famille", mais assure dans un courrier à l'AFP qu'il compte venir "très rapidement".


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