L'UE peine à arrêter sa liste pour Cancun

Selon l'une de ces sources, les experts des Quinze réunis à Bruxelles sont tombés d'accord sur le fait que cette liste, que la Commission européenne a pour l'instant limitée à 35 productions, "devrait rester brève".

Pour autant, la discussion "s'est terminée par un embouteillage", en raison notamment d'une série d'ajouts réclamés par plusieurs pays, et le règlement de cette question a été renvoyé à une prochaine réunion le 18 août, a précisé la même source.

La Grèce a fait savoir vendredi qu'elle n'était "pas en position" de donner son blanc-seing à la liste, sans l'inclusion de la feta (fromage de brebis), des olives de Kalamata et, si possible aussi, de l'ouzo (alcool anisé).

La France, elle, a réclamé l'inclusion de sept nouveaux produits: les crus du Beaujolais et de Saint-Emilion (Bordeaux), la liqueur de Calvados, les lentilles du Puy, les fromages de Comté et de Munster et les pruneaux d'Agen.

En échange, Paris pourrait accepter de retirer le jambon de Bayonne, a-t-on indiqué. La Commission lui a néanmoins demandé d'alléger ses revendications.

Réaffirmant la nécessité d'une liste "courte", le Royaume Uni a demandé d'en retirer le fromage Stilton. Le Danemark a fait de même pour son Danablue (fromage bleu).

Copenhague a refusé en revanche tout ajout de la feta, en raison d'un contentieux pendant avec Athènes devant la Cour européenne de justice (CEJ) sur l'appellation protégée que Bruxelles a accordée au fromage grec dans l'UE en octobre 2002.

Pour ajouter à la confusion ambiante, plusieurs représentants des futurs membres de l'UE, qui participaient à la réunion, ont fait part de leurs propres revendications. La Pologne a notamment réclamé une protection pour sa vodka et son sherry.

La liste provisoire initialement établie par la Commission comprend au total 18 vins et spiritueux, parmi lesquels le champagne, le vin de Bordeaux en général et les crus de Graves, Médoc et Sauternes en particulier, ainsi que 17 produits alimentaires, principalement des fromages (parmesan, roquefort, etc).

La protection des indications d'origine géographique de produits est l'objet dans les coulisses de l'OMC d'une sourde bataille entre l'UE et plusieurs de ses partenaires commerciaux, principalement les Etats-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

A l'occasion de la prochaine conférence ministérielle de l'OMC en septembre à Cancun (Mexique), l'UE souhaite récupérer l'usage exclusif de l'appellation devenue quasi générique dans le monde de produits comme le champagne, mais aussi assurer la protection d'autres comme le roquefort ou le jambon de Parme.

Les autres protagonistes des négociations n'ont pas fait montre jusqu'ici de leur volonté de prendre en compte ces "préoccupations non commerciales", que l'UE tient à ajouter aux trois principaux dossiers agricoles à l'agenda de Cancun (accès aux marchés, crédits à l'exportation, subventions internes).


Partager
Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole