Les pompiers portugais ont circonscrit les principaux incendies mais restent massivement mobilisés, avec plus de 2 000 hommes et 800 militaires. Ils sont d'autant plus vigilants que le mercure continue de monter, flirtant avec les 40 degrés à l'intérieur.
Deux incendies inquiétaient toujours les pompiers jeudi, l'un près de Pernes, à 110 km au nord-est de Lisbonne, l'autre à Quinta da Portela (centre). Le feu a déjà dévasté plus de 100 000 ha au Portugal et tué 14 personnes.
Les autorités, selon lesquelles 30 % des foyers seraient d'origine criminelle, ont engagé la chasse aux incendiaires avec 400 enquêteurs. Vingt-six personnes ont été interpellées.
La commissaire européenne aux Affaires sociales Anna Diamantopoulou est attendue vendredi au Portugal pour évaluer l'aide à apporter. Les Etats-Unis sont prêts à secourir financièrement le Portugal et, sollicitée, l'Otan a aussi donné une "réponse positive", selon Lisbonne.
En Italie en revanche, les incendies se sont multipliés jeudi, menaçant des habitations à Gênes (nord) et coupant une route entre Sorrente et Amalfi (sud).
Plus de 1 000 appels aux gardes forestiers ont signalé des départs de feu, surtout en Toscane (centre-ouest), Ligurie (nord-ouest), Campanie (sud) et Latium, la région de Rome.
Après une journée de pause, les bois et le maquis méditerranéens ont recommencé à brûler près de Gênes, forçant l'évacuation de 300 personnes. Les pompiers ont reçu des renforts de Lombardie, du Piémont et de la Vénétie. Cinq incendies ont éclaté en Toscane, secourue depuis l'aube par des Canadair et des hélicoptères.
La chaleur n'arrange rien, allant de 35 à 40 degrés dans le centre et le nord du pays. A Gênes, les magistrats ont menacé d'arrêter de travailler si leurs conditions de travail "invivables" (32-34°) ne sont pas améliorées.
La Croatie est parvenue à contenir plusieurs incendies qui sévissaient sur les îles de Brac et Hvar (sud), haut-lieux du tourisme insulaire, et celui de Plominska Gora, en Istrie (nord du littoral).
Au total, plus de 4 400 ha de pinèdes, maquis, vignobles et oliveraies ont été ravagés depuis début juillet en Croatie, où les températures moyennes de juillet ont battu des records vieux de 30 ans.
En Espagne, la chaleur a fait une nouvelle victime, une femme de 71 ans morte mercredi à Coria (sud-ouest) et provoqué une consommation record d'électricité.
Les eaux de la Méditerranée ont atteint les 32 degrés ces derniers jours, du jamais vu depuis 45 ans.
Depuis le début de l'été, la canicule et les incendies de forêts ont fait plus d'une trentaine de morts en Espagne, au Portugal et en France. Une vingtaine de personnes sont encore hospitalisées en Andalousie (sud de l'Espagne) où il fait plus de 40 degrés.
Deux hommes de 38 et 62 ans, soupçonnés d'avoir allumé un incendie qui a ravagé 8 000 ha dans les provinces d'Avila et Salamanque (ouest), ont été interpellés. Au total, 27.000 ha ont brûlé en Espagne depuis début août.
Au Monténégro, victime de nombreux feux attisés par des vents violents, le maire de la station balnéaire d'Ulcinj a décrété l'état d'urgence. Des Canadair et hélicoptères combattent toujours les flammes sur les hauteurs de la ville.
En France, les pompiers combattaient toujours les flammes jeudi dans les Alpes-Maritimes où une centaine d'évacuations ont eu lieu après un départ de feu.
En Lozère (sud), un incendie qui a ravagé près de 2 000 ha près des gorges du Tarn a pu être contenu. Un campeur a avoué avoir jeté un mégot.
Des pics de pollution à l'ozone ont été enregistrés dans de nombreuses villes de France, notamment à Lyon (centre-est) où les 300 microgrammes/m3 d'air ont été dépassés, alors que le "seuil d'alerte européen" est de 240.
En Suisse, la chaleur a provoqué une fonte de la glace jusqu'à 4 000 m d'altitude, "une situation réellement exceptionnelle", selon le glaciologue Martin Funk. Le trafic ferroviaire a repris entre Lucerne et Zurich (centre de la Suisse), après réparation de rails déformés par la chaleur.
A Hambourg (nord de l'Allemagne), des canons à eau anti-émeutes de la police ont été mobilisés pour arroser parcs et jardins publics.
Enfin, la canicule a contraint un Concorde reliant Londres à New York à une pause forcée au Canada pour ravitaillement de kérosène: "lorsqu'il fait aussi chaud, le Concorde doit transporter plus de carburant parce que l'air qu'il traverse a une pression plus élevée", a expliqué British Airways. |
