L'UE n'a "pas de raison de se précipiter" sur l'agriculture (Lamy)

"Il n'y a pas de raison de se précipiter pour boucler une négociation agricole sur laquelle on n'est pas les plus demandeurs, par rapport à des sujets sur lesquels on est vraiment demandeur", a déclaré le commissaire européen au Commerce, sur LCI.

Se félicitant de l'accord obtenu sur l'accès des pays pauvres aux médicaments génériques, M. Lamy a estimé "que si on n'avait pas réglé ce problème des médicaments essentiels, qui était la revendication numéro un pour l'instant des pays en voie de développement, le reste n'aurait pas avancé".

"Bien entendu" la question de la libéralisation des services sera abordée à Cancun, a poursuivi le négociateur européen.

"Mon mandat sur ce point est clair: je ne prendrai aucun engagement qui risquerait, par exemple, d'ouvrir l'éducation, la culture, l'audiovisuel, la santé et rien ne m'y oblige", a-t-il affirmé. "L'Union européenne a publié publiquement l'offre qu'elle a faite dans la négociation services et rien de tous ces sujets sensibles n'est atteint", a-t-il ajouté.

Interrogé enfin sur l'annonce par le président français Jacques Chirac de la création d'un Observatoire de la mondialisation pour évaluer le travail de l'OMC, Pascal Lamy a répondu "ça ne m'agace pas du tout. Moi, j'ai l'habitude de rendre des comptes. Je suis un fervent partisan de l'évaluation".

"Les chiffres sont là, je suis persuadé au fond qu'il faut plus de règles internationales", a-t-il conclu.