De Paris à Rome, c'est l'heure du "fooding"

Néologisme issu de deux mots anglais "food" (nourriture) et "feeling" (sentiment, intuition), le "fooding" désigne "l'art de manger avec esprit" et "le refus de l'ennui à table". "Nous voulons ébranler le gastronomiquement correct, aussi bien chez soi, lors d'un pique-nique ou au restaurant, en défendant l'appétit de nouveautés et de qualité, le refus de l'ennui et tout simplement l'amour du bel ordinaire autour de ce que l'on mange", explique Alexandre Cammas, rédacteur en chef des hors-séries du magazine Nova consacré aux loisirs, l'un des fondateurs du mouvement créé en 2000.
La troisième édition du "fooding" propose une série d'événements à Paris où de grands chefs serviront gratuitement chaque jour, à tour de rôle, une soupe de leur composition sur des marchés. Le chef Hélène Darroze servira elle-même mercredi un velouté de haricots maïs du Béarn, jeudi le pâtissier Pierre Hermé fera découvrir une "soupe de chocolat" aux pommes à la cannelle et vendredi le chef étoilé Marc Veyrat sa soupe de mini-courge au lait à l'écume de lard.
Le "Fooding" ambitionne aussi de révolutionner le petit-déjeuner : une jeune chef, Kéda Black, donnera des cours chaque matin à la Grande Epicerie de Paris. Au menu : l'art et la manière de faire des mouillettes pour des oeufs-coque ou encore de réussir des Madeleines maison. Parmi les performances culinaires présentées, de vraies recettes à partir d'épluchures de légumes et de fruits.
A Rome, à l'initiative du magazine gastronomique italien Gamberro Rosso, sera organisé chaque soir un pique-nique. A Marseille (sud), plusieurs restaurants sur le Vieux Port se mettront eux aussi à l'heure du "Fooding".