Sarkozy met la pression pour une baisse des prix

Avec cette proposition, amendée tout au long de la semaine au gré des tractations avec les professionnels et encore modifiable, le ministre s'immisce directement dans le rapport de force entre industriels et grandes surfaces, qui jusqu'ici empêche de baisser les prix au consommateur.

Légalement, les prix sont libres et les ententes interdites. M. Sarkozy va donc tenter la solution de l'engagement solennel sous l'égide du gouvernement.\n Malgré l'incertitude juridique du procédé, relevée par les professionnels, le ministre entend aller droit au but recherché et proclamé: réduire les prix pour le consommateur et ainsi relancer la consommation et soutenir la croissance.\n Il s'agit aussi de diminuer les "marges arrière", ces sommes que les industriels reversent aux distributeurs et qui sont devenues de facto la principale source de bénéfice des grandes surfaces.

Les distributeurs ne font en effet plus de marges officielles sur la vente des produits de grandes marques, revendus quasiment au même prix que le tarif de l'industriel en dessous duquel la loi Galland interdit de revendre.

Marges arrière et tarifs industriels augmentent parallèlement, d'où pour le consommateur des prix de grandes marques en hausse constante et identiques partout.

Comme il l'avait promis dès son arrivée à Bercy, M. Sarkozy réunit jeudi une table ronde sur le sujet avec les grands patrons de la distribution, les leaders agricoles, les représentants des industriels et des consommateurs.

Le ministre demandera à chacun de s'engager à faire des efforts pour parvenir à la baisse des prix finaux désirée (3% puis 5%). Il précisera que "le coût économique de la baisse des prix est partagé également entre distributeurs et industriels", selon ces sources professionnelles.

Cela signifie que les industriels devront baisser un peu leurs tarifs de vente et les distributeurs un peu réduire leurs marges arrière, pour qu'au final le prix au consommateur diminue, chacun ayant rogné également sur sa marge. Les distributeurs pourront ainsi se mener une mini-guerre des prix.

Un observatoire des prix contrôlera le respect de ces engagements.

Il est aussi prévu au moins un gel des marges arrière, pour éviter que le système rédemarre: le texte prévoit un "mécanisme de cliquet contre la hausse des marges arrière dans tous les secteurs".

Enfin il est prévu de limiter les bons de réduction et autres coupons, dit NIP (nouveaux instruments promotionnels) qui fleurissent chez les distributeurs. Ces NIP devraient en effet être désormais intégrés aux prix finaux et en partie disparaître. Financés en partie par les industriels, ils seraient considérés désormais comme des marges arrière et à ce titre limités.

Nicolas Sarkozy pourrait en revanche autoriser les grandes surfaces à s'agrandir -- y compris les hypermarchés, bloqués depuis des années -- à condition que les mètres carrés supplémentaires soient consacrés aux PME.

Il devrait aussi proposer de supprimer les "accords de gamme" par lesquels les industriels demandent aux distributeurs d'installer en rayons tout leur assortiment, évinçant les PME.

Interrogé par l'AFP, Jérôme Bédier, président de la FCD (Fédération du commerce et de la distribution) a plaidé pour qu'on "laisse de la concurrence et de la souplesse dans les négociations" et s'est aussi inquiété de la menace qui plane sur les coupons et systèmes de fidélité.


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