Tassement des prix mais interêt soutenu des étrangers

"La crise viticole mais aussi économique conduit à une redistribution des cartes sur le marché foncier viticole, avec un tassement des prix de l'ordre de 10% sur un an et demi, notamment pour les appellations génériques", a indiqué à l'AFP Michel Veyrier, président de Vinea Transation, une agence de transaction immobilière spécialisée dans ce secteur. "A Châteauneuf-du-Pape, l'hectare de vignes, qui en pleine euphorie spéculative atteignait 400.000 euros, est négocié actuellement autour de 300.000 euros, soit un recul de 25% en 18 mois", explique M. Veyrier.

Malgré la baisse des prix, les transactions restent aussi nombreuses que les années précédentes dans la plupart des régions, constatent les responsables de Vinea Transaction. "Mais les acheteurs deviennent plus exigeants tant au niveau de la qualité du terroir que de la rentabilité de l'entreprise", précise encore M.Veyrier. Les étrangers continuent à apprécier les vins français mais aussi les propriétés viticoles. "Ils recherchent notamment des territoires pourvus de beaux bâtiments même si ces derniers doivent être restaurés", indique M. Veyrier.

Belges, hollandais, britanniques, norvégiens, danois se sont épris de la Bourgogne où les prix varient entre 150.000 et 500.000 euros l'hectare, et quelquefois 2 millions pour un grand cru. Mais la Provence continue à rallier les suffrages. Le succès des vins rosés (les ventes de rosés dépassent à présent celles des blancs) n'y est pas étranger mais aussi le pouvoir de séduction de la région.

"Les achats -prix compris entre 30.000 et 150.000 euros l'hectare pour le haut de gamme dans la région de Bandol ou de Porquerolles- se font sur un coup de coeur. Séduits par une belle villa, des britanniques ou des scandinaves se reconvertissent dans le vin. Pour eux c'est une manière agréable et rentable de préparer leur retraite", explique M. Veyrier. "Je viens de conclure une énorme opération dans le grand Languedoc, avec un Américain, passionné des vins, qui a fait fortune dans le secteur des prothèses dentaires aux Etats-Unis", ajoute l'expert, sans préciser le montant de cette transaction.

Si dans le bordelais (premier vignoble AOC dans le monde) les prix vont de 30.000 à plus de 750.000 euros voire 3,5 millions d'euros pour un grand château, dans le Languedoc-Roussillon ils restent encore " à peu près abordables". Ce territoire viticole le plus grand du monde avec ses 300.000 hectares et ses 15 millions d'hectolitres, a attiré ces dernières années de nombreux étrangers (60% dont 90% d'européens) notamment des australiens mais aussi des propriétaires de crus bordelais à l'étroit dans leurs terres girondines.

"Bernard Magrez, patron de William Pitters et figure emblématique du Bordelais, vient d'acheter le domaine de la Magnanerie (22 hectares à Saint-Chinian) pour produire des AOC", indique M. Veyrier. Proposé entre 9.000 et 12.000 euros dans les années 80, l'hectare de Languedoc est aujourd'hui négocié entre 10.000 et 40.000 euros. A titre de comparaison, un hectare de Graves est échangé autour de 68.000 euros et la même surface dans le Médoc est quasiment inabordable, indiquent des professionnels. A noter que les prix des terrains viticoles, toutes régions confondues, ont doublé en 15 ans en France.


Partager
Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole