Les yeux des tabaculteurs rivés sur le parlement européen

La restructuration des aides fait depuis plusieurs mois l'objet d'un bras de fer entre la filière de la tabaculture et la commission européenne: en 2003, Bruxelles envisageait en effet de mettre fin au système d'aides versées aux tabaculteurs en fonction des quantités produites.

A la place, la Commission envisageait des aides "découplées", à savoir le versement d'une aide fixe, annuelle, jusqu'en 2013, quel que soit le niveau de la production.

"Une incitation à arrêter la culture", selon la Fédération nationale des producteurs de tabac (FNPT). Car "pourquoi s'échiner à poursuivre l'exploitation quand on est sûr de toucher une prime, sans même produire", donc sans engager le moindre frais?, comme l'expliquait à l'automne dernier la coopérative Périgord Tabac.

Le projet de la commission a eu une double conséquence: il a provoqué une manifestation de plus de 5.000 tabaculteurs à Bruxelles et réactivé un front uni d'opposants: France-Espagne-Portugal-Italie-Grèce, ces deux pays produisant à eux deux quelque 240.000 tonnes de tabac sur un total de 340.000 en Europe, selon Périgord Tabac.

Le nouveau texte proposé à Strasbourg a été rédigé par un député italien et approuvé par la Commission Agriculture du parlement. Il prévoit un "recouplage" partiel des aides selon le principe 30-70: 30% d'aides directes - quel que soit le niveau de la production - et 70% en fonction des quantités produites.

Pour les producteurs, cette proposition est synonyme d'espoir, car elle garantirait la poursuite de la culture du tabac et pérenniserait la vie des exploitations agricoles. En France, le tabac fait vivre quelque 6.000 producteurs.

Cela éviterait aussi de dissuader les jeunes qui veulent se lancer et garantirait le travail des saisonniers - quelque 30.000 en France -. L'entretien des parcelles permettrait enfin de préserver la diversité des paysages agricoles.

La première étape sera, mercredi, le vote du Parlement européen, consulté pour avis, souligne François Vedel, le directeur de la FNPT. Il est certain qu'un vote favorable pèserait "d'un poids significatif sur la Commission européenne mais aussi sur la décision finale des ministres européens de l'Agriculture", indique Didier Ther, le directeur de "Périgord Tabac".

En revanche, "si le parlement vote contre le projet, tous nos espoirs s'effondrent", prédit-il.

Le travail de persuasion des tabaculteurs ne s'arrêtera pas là: après le vote à Strasbourg, le projet remontera à Bruxelles. "Ce que je crains, c'est que (le commissaire européen à l'Agriculture, Franz Fischler reste sur sa position de découplage total ou tente d'obtenir un découplage plus important, 40 ou 50%" au lieu des 30% prévus, poursuit M. Ther. Mais là, ce serait inacceptable".


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